lundi 9 novembre 2009

Lettre ouverte au Père PEDRO et l’avenir de Madagascar

Le reportage sur Arte du 7 novembre 2009 montre un aspect pas toujours cohérent avec la réalité. Elle semble être déjà orientée vers un but de lobbying bien précis vis-à-vis des téléspectateurs internationaux, défendre sa création envers et contre tout.

D’une part je me permets de vous rappeler que lors de la dictature du Président RATSIRAKA, le Père Pedro ONG depuis 40 ans a bien vu la dégringolade de Madagascar. C’est pour cela que lors de son séjour en EUROPE en 2001 pour demander des fonds a son œuvre il a pris position contre Le Président Ratsiraka et pris parti pour Marc RAVALOMANANA.

A Madagascar nombreuses sont les ONG qui travaillent depuis longtemps et dans le silence avec beaucoup d’efficacité. On pourrait en citer beaucoup de toutes nationalités ainsi que des malagasy. Dès qu’il a été élu en 2002, Ravalomanana a envoyé vers le Père Pedro des médecins pour l’aider gratuitement dans ses œuvres et c’était une première, alors pourquoi dire que le Président Marc Ravalomanana n’a rien fait pour lui ? Le problème de Madagascar est énorme et il y a eu des choix prioritaires, nécessité oblige.

Lors de ce reportage sur ARTE, on semble montrer que le putschiste Andry RAJOELINA passe pour un libérateur et un jeune homme dynamique. Pourtant l’accessibilité au pouvoir a nécessité pour Andry RAJOELINA l’utilisation la force militaire (CAPSAT une petite fraction mutine de l’armée) avec son cortège de morts. Le Père Pedro ne l’a-t-il pas vu ou fait-il semblant d’être sourd et muet ? Lui en tant que Prêtre ne devrait il pas être le témoin pour défendre des innocents ? Certes on ne peut pas enlever au Père Pedro le gros travail qu’il a fait. A-t-il peur ou est il menacé pour qu’il participe à cette mascarade de facette publicitaire de la Présidence de la HAT, que la communauté internationale a qualifie de sans qualité ?

Le Père Pedro accepterait-il que ces jeunes enfants qui sont sous sa garde prennent exemple sur un putschiste qui maltraite la notion de liberté, de démocratie, des droits de l’homme et qui veut justifier l’adage « la fin justifie les moyens ».

Le peuple malagasy est un peuple nourrit de spiritualité, d’être courageux et témoins actif. Nous n’oublions pas que l’église a été un instrument dans la colonisation de Madagascar en 1895. Dans cette période de putsch, il y a eu aussi un autre Monseigneur catholique Monseigneur ODON qui a participe au putsch et qui n’a même pas défendu son collègue le Pasteur protestant violenté et violé par les militaires du CAPSAT qui ont amené Andry Rajoelina au poste de la présidence de la transition, s’agit-il d’une manœuvre commune pour éradiquer les protestants ???

Madagascar est un pays démocratique et le Président Marc RAVALOMANANA a été élu légalement, comment se fait il que a un an du renouvellement de la Présidence , le jeune Andry Rajoelina avec ses partisans qui ne représentent même pas 1% de la population d’ ANTANANRIVO , fait un coup d’état avec des pillages des magasins , suivi de morts et que nous n’avons pas entendu une seule fois le Père Pedro condamner cette action injuste ?

Les soldats mutins du CAPSAT ont accompli des actes barbares, contre une population sans défense. Andry Rajoelina le putschiste a supprimé de force les deux chambres parlementaires et sénatoriales, on ne peut pas dire qu’il construit une démocratie, mais à l’inverse une nouvelle dictature s’instaure insidieusement. Il existe aujourd’hui 300 prisonniers d’opinion politiques recensés à Madagascar, beaucoup de disparition, des sénateurs et députés ont été torturés ou maltraités pour ne pas dire pire. Comment se fait il que ceux qui sont censés représenter Dieu ne bougent pas le petit doigt pour dénoncer cette violence quotidienne ?

Le Père Pedro est interpellé aujourd’hui par les justes, les légalistes. Comment se fait il qu’il ne voit rien, ne dit rien?
Comment se fait il qu’il accepte de montrer le mauvais exemple à ces enfants en l’encensant ouvertement le putschiste Andry Rajoelina ?
Pour nous, il y a anguille sous roche…

Le GTT International

Communiqué de SEM Fetison Rakoto Andrianirina, co-préisdent de la Transition de Madagascar

Mesdames, Messieurs,

C’est animé d’une ferme volonté de lever les blocages pour aboutir à une Transition conventionnelle porteuse d'espérance pour la Nation malgache tout entière, que le Président Marc RAVALOMANANA et sa mouvance ont fait une concession énorme, tout comme les autres mouvances, en proposant au sommet de l'Exécutif de la Transition « une coprésidence ».

Cette proposition répond à l'intérêt supérieur de la Nation, laquelle doit pouvoir compter sur une Transition apte à juguler les rivalités d'hier et à faire de la Présidence de la Transition le symbole de la paix civile et le début d’une longue et fructueuse réconciliation nationale, et ce notamment en vue des prochaines échéances électorales qu'elle a à charge d'organiser et de mener jusqu'à terme afin d’assurer le retour à l’ordre constitutionnel, garant d’une stabilité et d’une paix durable nécessaire pour le développement économique et social.

En politique, le choix est rarement entre le bien et le mal, mais entre le pire et le moindre mal. Permettez-moi d’emprunter cette citation du grand philosophe Machiavel pour dire l’esprit qui a animé les négociations à Addis-Abeba et qui a permis d’aboutir à un consensus où il n’y a ni vainqueur, ni vaincu.

Le souci des uns et des autres a été le même, celui de remettre très vite le Pays sur la voie de la normalité afin de permettre à toutes les populations de toutes les Régions de reprendre, dans les meilleures conditions, leurs activités quotidiennes de production.

Ainsi, il a été décidé en consensus conformément à la mise en œuvre des Accords de Maputo que le Conseil Présidentiel est composé par Monsieur Andry Rajoelina, Président de la Transition et par Messieurs Emmanuel Rakotovahiny, Fetison Rakoto Andrianirina, Co-Présidents. Tous les actes du Président de la Transition devront être contresignés par les Co-Présidents.

Par ailleurs, le résultat des négociations doit permettre de replacer Madagascar dans le concert des Nations avec l’assistance du Groupe International de Contact sous l’égide de l’Union Africaine et de l’ensemble de la communauté des Nations.

En effet, beaucoup de projets sont en attente faute de déblocage de fonds issus de la coopération bi ou multilatérale. Des échéances primordiales nous attendent pour la continuité des objectifs de développement initiés dans nombre de Régions. Pour ne citer que les Accords de Cotonou et l’éligibilité à l’AGOA.

Il nous revient maintenant, Responsables désignés en consensus par les mouvances politiques signataires des Accords de Maputo, de mener à bien la mission qui nous est assignée pour conduire à bon port la Transition et aboutir à notre remplacement par les personnalités élues que le Peuple aura le devoir de choisir en vertu de la démocratie et de l’Etat de droit.

Il nous faut rédiger notre feuille de route et reprendre vite les activités de gouvernance pour démontrer notre volonté d’aller de l’avant et notre crédibilité pour un partenariat fructueux à travers les financements des bailleurs de fonds.

Je vous remercie de votre attention.

Fetison Rakoto Andrianirina
Coprésident de la Transition

dimanche 8 novembre 2009

Un grand verre de rhum, à cul-sec (*)

Frustration.
Frustration ? Bien sûr. D’où le titre de cet article. Nous allons tousconnaitre le goût doux amer du « adin’ombalahy, izay maharesy tsyhobiana, ny resy tsy hakoraina ». Le très peu que je connais enpolitique, m’a appris qu’on ne donne rien sans en recevoir, et enquantité beaucoup plus importante. Aussi, pour alléger nos déceptionsparions que le Président Ravalomanana a gagné plus qu’il n’en perd,comme d’autre a avalé un crapaud, il a du ménager une crapule.N’oubliez pas que le Président Ravalomanana doit rentrer au pays et seprésenter à l’élection présidentielle dans les meilleures conditions,qu’il s’est sûrement fixé un objectif noble de remettre les français,ceux de la françafrique, à leur vraie place.

La Grande « Muette »
Il est extrêmement URGENT de passer à la refonte totale de l’armée etde la police nationale. C’est aussi essentiel, sinon plus, que dechanger la constitution. A mon avis, la réforme devrait se faire parune équipe internationale regroupant la France (eh oui), les EtatsUnis (bien sûr), l’ONU, l’UA, la SADC (indispensables)…Cela devrait sefaire dès maintenant et au moins jusqu’à la dernière proclamationofficielle de la dernière élection. Qu’on ne nous taxe pas dempivarotra tanindrazana, car il s’agit d’un problème hautementtechnique, et de ce fait n’a rien à voir avec la politiquepoliticienne. Nous le répétons, c’est EXTREMEMENT URGENT.

La tête froide
Passé l’heure de l’émoi, et des gueules de bois, il nous fautabsolument reprendre nos esprits, faire le vide, et réagir au plusvite. En fait, la lutte ne fait que commencer ou recommencer. Nousdevons transformer cette demi-victoire en une apothéose, en une gloirehistorique ! Yes, we can ! Organisons-nous, rassemblons tout ce quinous reste de fierté, d’espoir, d’assurance, de volonté, de forces !

Ny rambony
Connaissant l’autre bord, ils vont nous en faire voir, rien que pourse targuer d’avoir eu notre peau, à commencer par l’accueil qu’ilsvont réserver à leur délégation. C’est du fard, du maquillage pourcacher leur déconvenue de devoir partager le pouvoir à leurs ennemisjurés, mais tout cela va couler à la première pluie ! Ce qui estvraiment loin du compte car à partir de zéro, nous voilà déjà à moitiédu chemin ! Je reconnais que cela va faire mal, mais pas jusqu’à nousfaire renoncer à nos objectifs premières. « Ny hena lasany tsy ahoako,fa ny fidingin’ny rambony no tsy tantiko”. Sachez que le petitRajoelina a failli rester “sans qualité” sans la grandeur d’âme duPrésident Ravalomanana. Bref, haut les cœurs ! Nous avons du chemindevant nous, UN BOULEVARD !

Rovahiga

(*) Le titre de cet article aurait être: à cul-sec, mais je ne voulaispas mélanger les genres.

Etat des lieux d'avant Addis Abeba et d'après Addis Abeba

Quoique disent les multiples interprétations des médias PRO TGV, il faut faire un état des lieux d'avant Addis Abeba et d'après Addis Abeba

AVANT ADDIS ABEBDA


La Mouvance Marc RAVALOMANANA n'avait aucune entrée ni à l'exécutif, ni au Conseil Supérieur de la Transition ni au Congrès
La Mouvance Marc RAVALOMANANA revendiquait un retour du président élu Marc RAVALOMANANA par la voie légale

APRES ADDIS ABEBA


La Mouvance Marc RAVALOMANANA co-dirige l'exécutif avec un co-président le Président Fetison Rakoto Andrianirina

GOUVERNEMENT

31 postes à pourvoir avec un partage de 1/4 par mouvance
  • Marc RAVALOMANANA 7

  • Zafy Albert 7

  • Ratsiraka 7

  • Andry TGV 7
3 restants sont a définir avec les co-présidents

CST

65 postes à pourvoir avec un partage de 1/4 par mouvance dont voici la répartition
  • Marc RAVALOMANANA 12

  • Zafy Albert 12

  • Ratsiraka 12

  • Andry TGV 12

Les 17 restants seront distribué par les co-président mais la Mouvance Marc RaVALOMANANA sera majoritaire au regard des députés suspendus qui reprendront du service

CONGRES

258 postes à pourvoir avec un partage de 1/4 par mouvance dont voici la répartition
  • Marc RAVALOMANANA 52

  • Zafy Albert 52

  • Ratsiraka 52

  • Andry TGV 52
Les 17 restants seront distribués par les co-président mais la Mouvance Marc RaVALOMANANA sera majoritaire au regard des sénateurs suspendus

Dès cet instant nous pouvons parler de victoire éclatante car le but de la Mouvance n'est pas la TRANSITION mais faire revenir le président élu Marc RAVALOMANANA au pouvoir par des élections au suffrage universel.

Pour cela la Mouvance du président Marc RAVALOMANANA a les atouts suivants :

- Appui confirmé et réel d'une très grande partie du PEUPLE
- Équipe puissante et performante (Fetison Andrianirina, GTT International, Magro, Élus, etc ..)
- Détermination du président Marc RAVALOMANANA à aller jusqu'au bout de l'objectif fixé

Equipe COM GTT International

jeudi 5 novembre 2009

Communiqué de la mouvance Marc RAVALOMANANA, Addis Abeba 04 novenbre 2009

Constant dans sa position maintes fois exprimée et désormais bien comprise par les négociateurs, médiateurs et observateurs du processus de Maputo, mais animé d'une ferme volonté de débloquer les négociations pour aboutir à une Transition conventionnelle porteuse d'espérance pour la Nation malgache tout entière, le Président Marc RAVALOMANANA a fait, dans le cours des pourparlers du 4 novembre 2009, une proposition majeure et positive de nature à asseoir la Transition conventionnelle souhaitée.

Cette proposition, par ailleurs innovante et conforme en tous points à la Charte de Maputo qui exige une Transition neutre, consensuelle et inclusive, au surplus conforme à la tradition malgache du Fihavanana, consiste à mettre au sommet de l'Exécutif de la transition « une co-présidence » . Cette proposition est une concession énorme de la part de la mouvance RAVALOMANANA .

Enfin, cette proposition porteuse d'espérance répond à l'intérêt supérieur de la Nation, laquelle doit pouvoir compter sur une Transition apte à juguler les rivalités d'hier et à faire de la Présidence de la période transitoire le symbole de la paix civile, et ce notamment en vue des prochaines échéances électorales qu'elle a à charge d'organiser et de mener jusqu'à terme afin d’assurer le retour à l’ordre constitutionnel, garant d’une stabilité et d’une paix durable nécessaire pour le développement économique et social.

Déclaration de la mouvance Marc RAVALOMANANA, Addis Abeba 03 novenbre 2009

Contexte général

Depuis le coup d’Etat du 15 mars 2009, date de la prise du palais d’Ambohitsirohitra par les militaires munis d’armes lourdes et de blindés, Madagascar vit une crise politique, à laquelle la Mouvance RAVALOMANANA Marc n’avait de cesse de chercher une solution pacifique.

La Mouvance Ravalomanana

- Convaincue que la seule et unique voie de sortie pacifique à la crise politique qui mine le pays depuis plusieurs mois, est la mise en œuvre sans réserve de l’esprit des Accords de Maputo, notamment sur la nécessité absolue de neutralité et de la prise de décision consensuelle.

- Rappelant l’article premier de la Charte pour une transition neutre, inclusive, et consensuelle.

- Réitérant et reconfirmant toutes ses déclarations officielles antérieures, notamment celles de Maputo II du 26 aout 2009 et de Carlton Antananarivo du 06 Octobre 2009 ainsi que ses itératives objections fortes sur la désignation de M. Andry Rajoelina au poste de président de la transition.

- Faisant siens les principes, déclarations, conventions et résolutions universellement reconnus notamment le refus d’adouber des putschistes à la tête de l’Etat et le respect des résultats des votes citoyens, consignés dans sa déclaration faite à Maputo le 26 août 2009 ;

CONSTATE QUE ;

- le blocage de la situation actuelle résulte de l’obstination de l’équipe de médiation à faire passer le schéma qu’elle a préétabli à Maputo I, repris à Maputo II d’où son échec partiel , relancé au Carlton malgré la contestation totale de la mouvance Marc Ravalomanana,

- Que le schéma que l’on veut faire passer coute que coute, pénalise la mouvance Ravalomanana Marc, qui est le dernier Président élu démocratiquement et qui détient la majorité au sein du Parlement

- La Mouvance Marc Ravalomanana n’a jamais failli aux principes démocratiques universels à travers les Résolutions, Déclarations et Communiqués de la Communauté internationale qui ont condamné tous les changements anticonstitutionnels notamment celui à Madagascar .

- La Déclaration de la mouvance Marc Ravalomanana du 26 Aout 2009 et le message du Président Marc Ravalomanana du 06 octobre et les fortes objections réitérées par son Chef de délégation au Carlton sur la candidature de M. Andry Rajoelina au poste du président de la transition abondent dans ce sens.

- Jamais, la Mouvance Ravalomanana n’acceptera la désignation d’un auteur d’un coup d’état à la tête de la transition. Jamais, elle ne sera responsable d’une légitimation d’un putschiste à la présidence.

- La Mouvance Marc Ravalomanana sera un modèle de persuasion de refus de toute tentative de coup d’état. Madagascar ne saura servir de mauvais exemple de prise de pouvoir dans la rue et d’une légitimation par la suite.

- La Communauté Internationale, gardienne et défenderesse des grandes valeurs universelles, garant du retour à l’ordre constitutionnel tant réclamé et exigé depuis le changement anticonstitutionnel ne saurait déroger à ses principes. Ses représentants sensés faciliter et accompagner le processus de négociation de sortie de crise, devraient rester dans une position neutre et impartiale.

- Par ailleurs qu’il est inacceptable et anormal que la Mouvance Marc Ravalomanana étant l’un des principaux protagonistes, soit écartée des postes clé de la transition notamment la présidence

mercredi 4 novembre 2009

Prise de parole de S.E. le président Ravalomanana lors de la séance à huis clos des quatre chefs de file à Addis Abeba, le 03 novembre 2009

Monsieur le Président,

Merci de me donner la parole. Nous sommes ici pour la continuation logique de Maputo II, où il n’y a eu ni consensus, ni signature.

Le communiqué final du 28 août a bien souligné l’impossibilité de trouver un consensus concernant les trois postes clé de la transition : le Président, le Vice-président et le Premier Ministre.

La décision prise lors de la réunion du GIC au Carlton n’est pas conforme aux procédures. Ce n’est pas le rôle des Chefs de délégation de prendre des décisions au nom des Chefs de file.

Donc, nous sommes ici à Addis Abeba pour continuer les négociations et trouver un consensus.

Je le répète encore, par principe, Je ne veux pas légitimer l’auteur d’un coup d’état.

Par ailleurs, l’Article 1 de la Charte de Maputo stipule clairement une transition « neutre, consensuelle et inclusive ». Il faut respecter les accords signés.

La Mouvance Ravalomanana est décidée et est en droit de réclamer le poste de Président de la Transition. Ceci, essentiellement en raison de la légitimité démocratique dont elle dispose à la suite des élections de 2006.

Donc, je propose officiellement M. Manandafy Rakotonirina comme Président de la Transition.

En ce qui concerne les désignations de M. Mangalaza, en tant que Premier Ministre, et de M. Rakotovahiny, en tant que Vice-Président, je réitère qu’il y a eu vice de procédure. Cependant, Je suis prêt à négocier en bilatéral avec les Mouvances Zafy Albert et Ratsiraka pour avaliser ou non leurs désignations.

Je vous remercie.

Séance à huis clos des quatre chefs de file, 3 novembre 2009

La première journée de la réunion sur la résolution de la crise à Madagascar s’est déroulée au siège de l’Union Africaine à Addis Abeba le 3 novembre 2009 à partir de 15H30.

Après l’ouverture solennelle, une séance à huis clos s’est déroulée à partir de 23h, séance entre les 4 chefs de file et les médiateurs conduits par le Président CHISSANO.

La réunion s’est terminée à 1h du matin. Nous vous rapportons ci-après la proposition du Président Ravalomanana lors de sa première prise de parole durant cette séance.

Il est à noter que lors de cette réunion, le Président Marc RAVALOMANANA dans le but d’apporter une solution à la sortie de crise a proposé deux noms comme Président de la transition., Le premier celui de Monsieur Manandafy RAKOTONIRINA de la mouvance Marc RAVALOMANANA et le second une personnalité neutre, en la personne du Professeur Raymond RANJEVA.

Ce dernier est reconnu pour ses capacités et ses expériences en matière de droit et de relations internationales. Une telle proposition contribuera au processus de mise en place du retour à l’ordre constitutionnel.

La réunion se poursuivra dans la matinée du mercredi 4 novembre par une visite des médiateurs auprès de chaque chef de file pour consultation.

L’Union africaine s’excuse auprès de Ravalomanana

Aussitôt arrivé, aussitôt à la manœuvre. A sa descente d’avion à Addis- Abeba, Marc Ravalomanana a éconduit vertement Ablassé Ouegraogo, facilitateur de l’Union africaine, à cause de sa dernière conférence de presse au Carlton à Antananarivo. Le chef de la mouvance Légaliste a traité ce dernier de tous les noms. Jean Ping, président de la Commission de l’Union, a du déavouer Ouedraogo en avouant que « celui-ci a parlé en son nom propre mais pas de l'Union Africaine. » Puis, il a pris la peine de s'en excuser auprès d'un Marc Ravalomana décidé à ne plus se laisser berner. Fort de cet avantage psychologique, il pousse la surenchère jusqu'à exiger que désormais, on publie un ordre du jour avant toutes les séances ou de réunion. Et il a réitéré qu’il ne signera rien si on insiste à placer Andry Rajoelina comme président de la Transition, et qu' « il y a lieu de changer de registre afin d'élever les débats pour parler de géopolitique mais plus de politique d'épicier. »

mardi 3 novembre 2009

Communiqué de presse, Addis Abeba

Le Président Marc RAVALOMANANA est arrivé dimanche 1er novembre 2009 à Addis Abeba . Accueilli à sa descente d’avion par les services du Protocole de l’Union Africaine et de l'Etat Ethiopien, le Président Marc RAVALOMANANA a tenu à dire à Monsieur OUADRAOEGO, venu également à sa rencontre, son total désaccord quant au rôle tenu par ce dernier depuis le 6 octobre 2009. Il lui a rappelé qu’un médiateur doit jouer le rôle de facilitateur et non d'influer sur le cours de la médiation à travers des conférences de presse.

Le matin du lundi 2 novembre, Mr Jean PING, Président de la Commission de l’Union Africaine a rendu visite au Président RAVALOMANANA. Le Président a de nouveau exprimé son désaccord quant à l’attitude de l’émissaire de l’U.A en tant que médiateur dans la crise malgache. Sur quoi le Président PING a confirmé au Président RAVALOMANANA que les déclarations faites par Mr OUADRAOEGO n’engageaient que lui-même mais non l’U.A et qu’un communiqué de presse sera publié demain mardi à ce propos. Le deuxième sujet abordé par les deux personnalités concerne le lieu de la réunion: en effet il avait été initialement prévu que la réunion se tiendrait à l’hôtel Sheraton. Le président RAVALOMANANA a demandé au Président PING qu’un tel endroit n’était pas convenable et qu’il propose le siège de l’Union Africaine, lieu plus indiqué ne serait-ce que pour marquer la symbolique de l'importance de la Réunion. Cette demande a été accepté, la réunion sur Madagascar se tiendra donc au siège de l’Union Africaine à Addis Abeba

Monsieur Guy Rivo RANDRIANARISOA, assisté de Monsieur Olivier ANDRIANARISOA, a été désigné Porte Parole du Président RAVALOMANANA, chef de file de la Mouvance RAVALOMANANA

lundi 2 novembre 2009

20minutes : Les entrepreneurs français ont été jaloux

En exil depuis sept mois en Afrique du Sud, le président déchu de Madagascar, Marc Ravalomanana, participera au sommet inter-malgache, demain à Addis-Abeba, en Ethiopie (lire ci-dessous). Dans un entretien à 20 Minutes, il revient sur la crise qui l'a chassé du pouvoir.

Pourquoi vous adresser à la presse francophone, sept mois après le coup d'Etat ?

Marc Ravalomanana :

Je veux corriger les fausses informations que diffuse la mouvance d'Andry Rajoelina [opposant de Ravalomanana et actuel président de la Haute autorité de transition]. Ils parlent trop, à Madagascar, et monopolisent la conversation. La France et les Etats-Unis pensent que c'est à cause de moi que la résolution de la crise malgache prend du retard, mais c'est faux.

Pourquoi avez-vous été chassé du pouvoir, selon vous ?

Le fond de la crise concerne les intérêts économiques. C'est clair, et c'était bien organisé. Mon but a toujours été de libéraliser et d'encourager la compétition à Madagascar [en ouvrant le marché, notamment aux Etats-Unis, à l'Asie et l'Afrique du Sud]. Les entreprises sont venues en nombre. En 2008, environ 1 000 sociétés étrangères et malgaches ont été créées. Or les entrepreneurs français n'ont pas l'habitude d'avoir de la concurrence. Ils ont été jaloux. Mais la mondialisation est là, donc il faut changer l'état d'esprit des entreprises françaises !

Quel aurait été le rôle d'Andry Rajoelina ?

C'est une marionnette ! Il a été manipulé par les entrepreneurs français et indo-pakistanais, qui n'aiment pas les changements que j'ai introduits avec la libéralisation. Il a fait recruter 150 mutins pour me renverser. On ne pourra pas trouver de solution à la crise tant que les militaires ne retourneront pas à la caserne.

On vous reproche d'avoir confondu votre rôle de chef d'Etat avec vos affaires privées, en organisant l'économie malgache selon les intérêts de votre groupe agro-alimentaire, Tiko...

J'ai toujours mis un mur entre ces deux activités. Et il n'y a pas de monopole de Tiko ! C'est la compétition, même dans les appels d'offres : ce n'est pas toujours Tiko qui a tout raflé !

Vous avez aussi fermé des médias où s'exprimaient des opposants, comme Viva TV.

Viva TV a été fermée temporairement, parce que Rajoelina incitait à la guerre civile et tribale. L'ordre ne venait pas de moi, mais du ministre de la Communication. J'ai juste dit d'appliquer la loi.

Etes-vous prêt à travailler avec Rajoelina dans le cadre d'un partage de pouvoir ?

S'il est prêt à respecter les accords de Maputo [sur la sortie de crise], oui. Mais je n'accepte pas qu'il soit à la tête de l'Etat pendant la transition.

Quel est votre avenir politique ?

Je suis très croyant. Si Dieu le veut, je serai de nouveau président de Madagascar. W

Recueilli par Faustine Vincent, envoyée spéciale à Johannesburg, 02 novembre 2009
http://www.20minutes.fr/article/360047/Monde-Les-entrepreneurs-francais-ont-ete-jaloux.php

GTT Italie: communiqué de presse

Compte tenu de la situation politique au sein de notre pays, nous légalistes à Rome Italie, invitons tous les compatriotes malgaches, les amis des malgaches de toutes les nations, tous ce qui prônent pour la justice, la légalité pour la patrie, le droit de l'homme droit qui est bafoué, A SOUTENIR NOTRE PRESIDENT DANS SA LUTTE, EN RESPECTANT TOUJOURS LA LEGALITE, A GARDER CONFIANCE EN NOTRE PRESIDENT DANS LA LUTTE QU'IL ENTREPREND POUR QUE LA LEGALITE REGNE DANS NOTRE PAYS, QUE TOUT ET CHACUN SOIT CONSCIENT QU'IL EST PLUS QUE TEMPS QUE CETTE ANARCHIE QUI REGNE DANS NOTRE CHERE MADAGASCAR SOIT ERADIQUER A JAMAIS . NE NOUS LAISSONS PAS BERNER PAR LES PROPOS VIDE DE SENS DE CE QUI NE PENSENT QU'A LEUR PROFITS PERSONNELS.

POUR NOTRE PRESIDENT, POUR LA PATRIE, POUR LA LEGALITE

Soutenant notre Président malgré tous les agissements ET LES MANOEUVRES LES PLUS VILS DE LA PART DES PARTISANTS DE LA HAT POUR CONTRER A TOUT PRIX NOTRE REUSSITE TELS QUE PRATIQUENT LES DIPLOMATES A L'AMBASSADE DE MADAGASCAR A ROME

RAISONS POUR LESQUELLES

Nous tenons à éclaircir l’esprit de la communauté malgache et autres, l’Etat Italien, les malgacho-italiens que :

Seul Son Excellence Monsieur l’Ambassadeur RAZAFY ANDRIAMIHAINGO, nommé par le Président Marc RAVALOMANANA élu démocratiquement , accrédité auprès de l’Etat Italien est reconnu par l’Etat Italien et de tous les représentants de toutes les nations en Italie.

Nous confirmons sa présence toujours à l’Ambassade de Madagascar à Rome.

Nous condamnons : Tous les actes perpétrés par les Diplomates de l’Ambassade de Madagascar contre Son Excellence Monsieur l’Ambassadeur.

A savoir :

  • Diffuser de manière directe ou indirecte que SEM a déserté l’ Ambassade.
  • Agir de façon mesquine en coupant les lignes téléphoniques, internet, fax en dépit des intérêts du public.
  • Changer le mot de passe du courriel électronique de l’Ambassade pour que SEM ne puisse plus s’ informer.
  • Le PIRE, c’est menacer les personnels techniques et administratifs de licenciement si ces derniers ont encore une relation quelconque avec SEM.
  • Subtiliser les contingences d’essence de SEM et de son Premier Conseiller.
  • Notons que malgré les agissements malveillants sur les personnels rapprochés de SEM ils sont toujours à ses services et donc les diplomates ont échoué leur plan d'isolement.

Nous intimons ces diplomates de revoir leur attitude et quelque soit leurs convictions politiques, l’Ambassade appartient à tous les citoyens Malgaches qui méritent le respect donc, être informés de la réalité mais non pas dupés par la conviction personnelle de ces diplomates pour leur propre intérêt.

En induisant la communauté Malgache, l'Etat italien et tous les représentants internationaux en Italie, dans l’erreur, et agir de cette manière, ces diplomates déshonorent leur titre et leur statut . HONTE à EUX !!!!!!!

dimanche 1 novembre 2009

Médiation du GIC à Addis Abeba : MM. OUEDREGOU et TIEBILE Drame sont-ils vraiment des médiateurs?

Encore une nième tentative de bluff et de passage en force pour trouver une solution à la crise à Madagascar. La méthode est bien connue et n’impressionne plus personne : Annoncer à répétition des mensonges éhontées pour essayer d’influencer l’opinion internationale de manière à faire accepter l’inacceptable, c'est-à-dire, mettre un putschiste, auteur d’un coup d’état et responsable de massacre et torture envers une population innocente à la tête du pays !

Ainsi messieurs OUEDREGOU Ablasse et TIEBILE Drame, vous êtes hélas tristement connus en afrique! D’après vous donc, ce qui a été décidé unilatéralement le 06 octobre 2009 à l’hôtel Carlton à Tananarive serait la solution acceptée ou à faire accepter par toutes les mouvances. C'est-à-dire notamment que la présidence de la transition à madagascar revient au principal responsable de la crise actuelle. Et qu’il n’est plus question de signer quoi que ce soit à Addis Abeba puisque tout a été décidé au Carlton ! Vous voulez en fait montrer aux yeux du monde entier qu'en afrique, au 21 ième siècle, on peut encore très bien prendre le pouvoir par la force avec l'aide de militaires mutins soudoyés, armés, et drogués, piétinant ainsi la constitution du pays, et sans tenir compte du choix de toute la population qui a élu démocratiquement son président. Et ensuite, recevoir en prime tous les honneurs pour diriger le pays, sous la bénédiction de l'UA, de l'ONU, et de toute la communaté internationale.

Messieurs les "médiateurs" du GIC: vos agissements font honte à tous les peuples du continent africain ! Vos manœuvres politiciennes et tendancieuses n’échappent plus à personne. Vous savez très bien comment se sont déroulées ces négociations du 06 octobre. Vous avez voulu imposer à toutes les mouvances des solutions importées de France et qui ne prend en compte que l’intérêt financier de votre mandataire, sans aucune considération pour l’intérêt supérieur de la nation Malagasy. Vous savez très bien qu’il n’y avait aucun accord inclusif ou consensuel lors de cette rencontre puisque la mouvance Ravalomanana, constatant la manœuvre a déclaré publiquement sa désapprobation et son refus de prendre part à ces « négociations » truquées à l’avance et pour lesquelles il n’y avait rien à discuter.

Pour le sommet d’Addis Abeba du 03 novembre, vous annoncez déjà à la presse qu'il s'agit de valider ce qui a été décidé le 06 octobre au Carlton à Tananarive, et même qu’ "on se passera de la signature de SEM Marc RAVALOMANANA, et qu’il n’y a plus rien à négocier". Si c’était vrai que vous avez les moyens de vous passer de la mouvance Ravalomanana dans ces négociations, à quoi sert encore cette rencontre d’Addis Abeba ? Pourquoi n’avez-vous pas conclu ces pseudo-accord à Paris ou à Genève le 19 et le 20 octobre comme le souhaitaient ceux qui vous ont mandaté dans cette médiation ?

En réalité, vous êtes contraints d’accéder à la sage requête de SEM Le président Marc RAVALOMANANA qui a exigé que les négociations se poursuivent dans un pays du continent africain. Et vous savez très bien que vous ne pouviez pas faire autrement car prétendre respecter l’esprit des accords de Maputo pour la sortie de crise implique forcément l’obtention de la signature des quatre chefs de file sur tout accord. Vous ne pouvez donc pas annoncer à la communauté internationale que votre "solution" respecte les accords de Maputo alors qu’elle n’a pas été signée par la mouvance Ravalomanana.

Messieurs les consultants « médiateurs » du GIC, vous pratiquez des méthodes d’une autre époque déjà révolue ! Au 21 ième siècle, on ne peut plus tromper la population avec de belles paroles. Vous avez peut-être des impératifs financiers (?) ou des liens d'affection particulière (?) qui vous poussent à jouer le jeu de certaine ex-puissance coloniale, mais sachez que vous bafouez la dignité de notre nation en voulant lui imposer un putschiste comme président.

Et avec tout le respect qu’on vous doit, il est clair que vous avez peut-être des compétences dans d’autre domaine, mais certainement pas en matière de médiation ! Un médiateur n’a pas vocation à décider de quoi que ce soit à la place des négociateurs. Il doit être totalement impartial, ce qui n’est absolument pas votre cas. Son rôle se borne à faire en sorte que le dialogue puisse se dérouler équitablement et dans de bonnes conditions afin que les négociateurs puissent d’eux-mêmes aboutir à une solution consensuelle, inclusive et équitable.

Malheureusement pour vous, vos antécédents dans vos propres pays respectifs, et vos agissements à la solde de la France et de l’équipe des putschistes à Madagascar, vous disqualifient complètement pour jouer le rôle de médiateurs. Vous n’avez aucune légitimité à représenter ni l’assemblée de l’UA, ni l’auguste assemblée de l’ONU, ni quoi que ce soit dans cette crise. Le seul geste qui vous honorerait peut-être aujourd’hui, et qui redonnerai un minimum d’estime de la population malagasy et de beaucoup de populations africaine envers vous, serait de démissionner sans attendre de ce poste de médiateur qui n’aurai jamais dû vous revenir.

Madagascar mérite mieux que vous!

Le GTT international - Mouvance Ravalomanana

samedi 17 octobre 2009

Dénonciation d'un deuxième coup d'Etat

Les accords signés dans le cadre de Maputo I ont vu l'acceptation unanime des quatre chefs de file en s'entendant sur l'ensemble des articles régissant la Transition à Madagascar. Au regard de l'article 42, il y est expréssement stipulé que "la charte de la transition constitue la Loi Constitutionnelle de la Transition". Ravalomanana, Ratsiraka, Zafy et Rajoelina ont conforté l'extrême importance de la charte de par leur adhésion à la charte de valeur en son point 4 exigeant "le respect de la parole donnée". Une loi constitutionnelle ne s'interprète donc pas selon la convenance d'une mouvance mais elle se lit stricto sensu. La charte de Maputo I s'applique dès sa signature comme l'indique l'article 51.

L'article 1 de cette charte dit clairement que "La transition sera neutre, inclusive, pacifique et consensuelle....". Le dictionnaire de la langue française définit le mot "consensuel" comme ce qui est issu d'un consensus entre des personnes. L'Académie Française dit du "Consensus", un accord général établi parmi les membres d'un groupe dans le but de prendre une décision, sans vote préalable, unanime et donc sans opposition.
Andry Nirina Rajoelina s'est auto-proclamé "Président de la Transition" sans avoir respecté la charte qu'il a signé et à l'endroit de laquelle il lui a été demandé, au même titre que Ravalomanana, Zafy et Ratsiraka le "respect de la parole donnée".

Il est clair que si cette charte vaut loi constitutionnelle, l'acte de Rajoelina revient de nouveau à la bafouer et le remet dans une position de prise de pouvoir anti-constitutionnelle.

La nomination de Mangalaza Eugène comme Premier Ministre doit faire l'objet d'une conformité au regard des disposition de la charte de Maputo I, mission à laquelle la HCT est assujettie.

Faut-il le rappeler que les signataires sont quatre personnes et consensus dit sans opposition.

Ce vide institutionnel et juridique rend la nomination de Mangalaza anticonstitutionnelle et va à l'encontre de la charte de Maputo I. A quel moment, les quatres chefs de file se sont entendus de façon consensuelle pour désigner le Président de la Transition ? Chaque Mouvance ne peut pas se substituer à chaque Signataire.

Rajoelina de par tous ces motifs reste dans une situation de putschiste et à deux reprises.

Arrêtons de mener le peuple en bateau en communiquant à son endroit toute une panoplie de désinformation et de manipulation.

Vyvato Rakotovao.

Fracafrique et Madagascar

Presque entièrement non-violente (y compris dans la “reconquête de l’île, menée bien davantage par la négociation que par la puissance de feu), la « révolution démocratique » malgache du premier semestre 2002 représente, osons le dire, un grand moment de l’histoire humaine : une dictature prête à tout a dû finalement capituler devant un peuple - et non une foule inconstante - longtemps muni des seules “armes” de l’esprit. En même temps, cette surrection populaire touchait au cœur le système néocolonial “françafricain”, ce qui explique pourquoi ont été déchaînées contre elle tant de propagande et de diplomatie hostiles, jusqu’à une tentative mercenaire avortée.

Madagascar n’a cessé de se montrer rétive aux avatars de la domination française. À la fin du XIXe siècle, les résistances ont duré plus d’une décennie après l’invasion coloniale. Elles ont repris après la première guerre mondiale et n’ont guère cessé jusqu’à l’insurrection indépendantiste de 1947 qui connût l’une des pires répressions coloniales (plus de 80 000 morts). Après l’indépendance, une série de mouvements populaires ont bousculé les régimes en place. Arrivé au pouvoir à l’issue de la révolution estudiantine et paysanne de 1972, l’officier de marine Didier Ratsiraka, formé par l’armée française, n’a cessé de renforcer ses accommodements puis ses compromissions avec la Françafrique. Il en est devenu un initié et un favori - comme deux de ses collègues “marxistes”, le Béninois Kérékou et le Congolais Sassou Nguesso. Tous trois, évincés par la poussée démocratique et par les urnes (furtivement préservées des ingérences françafricaines), ont été ramenés au pouvoir par la manipulation politique, la fraude électorale ou la guerre civile. Et Ratsiraka s’est mis en tête d’imiter Sassou dans la mise en coupe réglée de son pays.

Son clan et les réseaux françafricains étaient mêlés aux trafics de pierres précieuses, au racket sur les carburants, à la mafia du transport routier, aux monopoles d’importation, aux manipulations de la monnaie, des droits de douane et des circuits de franchise douanière. Hors les diamants, Madagascar recèle parmi les plus belles pierres au monde - des saphirs notamment. Elles arrivaient en Asie sans jamais d’attestation de sortie... Les sociétés de transport aérien de la famille Ratsiraka facilitaient beaucoup la chose.

Sous Ratsiraka, le réseau routier praticable est passé de 30 000 à 5 000 km. Il s’agissait de favoriser une mafia de gros transporteurs équipés de camions tout-terrain. « Le sabotage des routes nationales est une affaire très lucrative, explique un économiste français. L’an dernier, des collecteurs et des industriels sont arrivés [du port] de Toamasina dans les zones rurales de l’est du pays pour acheter le produit des récoltes. Ils avaient pris soin de faire sauter les ponts derrière eux pour éviter la concurrence d’autres transporteurs comme certaines coopératives agricoles. Les paysans n’ont alors pas eu d’autre choix que de leur vendre leurs produits à des prix cassés [...]. Une fois la transaction accomplie, les collecteurs appellent directement les travaux publics pour la réfection rapide des ponts [... et] repartent pour revendre la récolte. » « Plusieurs coopérants européens qui travaillaient ces dernières années à la réfection du réseau routier sur ces axes sensibles ont été menacés de mort, voire assassinés », conclut l’intervieweur Gilles Labarthe .

Il faudrait encore parler des intérêts du groupe de distribution réunionnais Bourbon, dirigé par un supporteur de Ratsiraka, Jacques de Châteauvieux. Ses magasins Score et Cora étaient les seuls ouverts lors de l’opération “ville morte” du 5 février 2002 dans la capitale. Il faut dire que ce groupe puissant, et d’autres importateurs, se sont sentis directement visés par le développement des sociétés malgaches de Marc Ravalomanana, élu Président le 16 décembre 2001...

Cette élection n’avait pas été assez verrouillée face à l’exceptionnelle mobilisation de la société malgache : trop d’injustice, de corruption, de misère. Ravalomanana, entrepreneur agroalimentaire et maire de la capitale, est apparu comme le vecteur possible du changement : c’était l’un des très rares à « produire malgache » et il payait convenablement aux paysans le lait de ses yaourts ; luttant contre la gabegie des finances d’Antananarivo, il y avait restauré l’investissement et l’entretien publics. Devant le raz-de-marée des bulletins en sa faveur, le régime a rajouté 1 600 bureaux de vote fictifs aux 14 910 initiaux, et fait glisser à 46 % le score de Ravalomanana - en refusant obstinément tout nouveau décompte des bordereaux de résultats, attestés par une nuée de scrutateurs et d’observateurs.

Il est impossible ici de résumer les péripéties de la contestation électorale qui s’en est suivie. Le mouvement civique et populaire qui, hors biais frauduleux, avait donné une nette majorité à Ravalomanana était sûr de l’élection de ce dernier dès le premier tour. Les Ratsirakistes et la Françafrique voulaient un second tour, mieux “géré”. Alors que toute l’armée obéissait encore à Ratsiraka, des centaines de milliers de gens se sont mis à stationner jour et nuit dans les rues de la capitale pour défendre leur choix et protéger « leur » président. Y compris des septuagénaires ou de jeunes mères. Parfois sous des pluies torrentielles. Un réseau de barricades bloquait l’accès à la vieille ville. Quand les généraux projetaient d’attaquer, leurs femmes ou leurs filles les appelaient sur leurs portables : « Nous sommes sur ces barricades. »

En face, le régime organisait la sécession des provinces côtières et le blocus de la capitale, tout en caressant le projet d’une épuration “ethnique” des villes contrôlées par les sécessionnistes. Ses commandos et miliciens pourchassaient et parfois torturaient les partisans de Ravalomanana. Pour imposer un second tour de rattrapage, la Françafrique élyséenne et socialiste mobilisait le cortège des dictateurs africains amis. Ceux-ci s’activaient d’autant plus que le précédent malgache est susceptible de s’appliquer à chacun de leurs scrutins truqués. Renommée pour la férocité de sa répression, la junte algérienne fournissait un concours en hommes et matériel au camarade Ratsiraka.

Malgré ses attaches françafricaines, le président sénégalais Abdoulaye Wade, réellement élu, était suffisamment conscient du poids de la volonté populaire pour se désolidariser de ses pairs. Il les a apostrophés lors de la réunion fondatrice de l’Union africaine, le 9 juillet : « Combien d’entre vous ne tripatouillent pas les suffrages pour se maintenir indéfiniment au pouvoir par la seule grâce du fusil, de la violence et autres coups d’État ? » On lui a coupé la parole.

Plus étonnant - pour ceux du moins qui croient que les médias français sont libres quand ils parlent d’Afrique -, le combat pour la démocratie livré par les Malgaches a été en France l’objet d’une dé(sin)formation considérable, réduit à une querelle d’egos entre deux rivaux insoucieux de leur peuple. L’AFP, Le Monde, Libération et RFI ont répété ce refrain à satiété, tandis que TF1 faisait carrément la publicité de Ratsiraka. Plusieurs appels humanitaires, aux donateurs généreux ou au show biz, déguisaient en fait la mise sur un pied d’égalité des « deux parties ». Un vieux truc des Services : « Tous pareils, circulez, il n’y a rien de politique à voir en Afrique ».

La persévérance de la mobilisation civique a payé. L’armée a rallié progressivement Ravalomanana, un envol de mercenaires français stoppé à mi-chemin (sur fond de divergences stratégiques au sein de la Chiraquie) a achevé de déconsidérer Ratsiraka. Le nouveau Président a été reconnu par plusieurs pays européens et les Etats-Unis, et la France n’a pu que suivre, in extremis. Tout reste à construire et reconstruire à Madagascar. Mais il ne sera plus dit que la fraude électorale des dictateurs africains est une fatalité : la décolonisation se passe d’abord dans les têtes.

François-Xavier Verschave, janvier 2003

jeudi 15 octobre 2009

Hifarana eo ve ny tolona ?

Hanaiky ny hanatanteraka ny fitsipika vita Sonia tany MAPUTO II I Andry TGV. Hanao Sonia izy.

Hitehaka daholo ny rehetra fa tanteraka ny paikan’I reny-malàlan-dry-zareo; dia ny FAMPIHAVANANA sy ny FAMELAN-KELOKA (izay tsy fotokevitra tandrefana velively).

Dia HIFAMPIZARA SEZA ao ireo mpanao politika : ny tsy-sasatry-ny-mamadika-palitao, ny mpamono sy nampamono olona, ny nandroba sy nanapotika ny fanànam-pirenena; ireo taranaka mpamadika hatramin’izay – taràna-boanjo foto-boanemba hoy ny razantsika izay – izay zanak’ambilon’I reny-malàlany. 1947 ve hadinonao? Nahoana moa I Ratsiraka sy ny tariny no tafiditra amin’izao raharaha izao, nefa asin’I Rajoelina sy I Ravalomanana no niandohàny? Iza no nanisika azy tao?

Fa ianao kosa Ra-Malagasy, izaho sy ianao, isika vahoaka dia VITA HATREO NY NILANA ANAO. Efa niaritra ny mafy ianao, nianjadian’ny orana, ny hatsiaka, ny hafanàna, ny hanoanana sy ny hetaheta, ny fahantràna làlina, ary indrindra indrindra, namoy ny hava-malalanao raha tsy naràtra, niaina ny tahotra sy ny horohoro manolona ny basy ama-tafondron’ireo miaramila tsy valahara izay tsy velona raha tsy misy anao mandoa hetra. Nilaina izany hanatanterahana ny paikanay mpikarama politika sy reny-malalanay.

Nahavita ny adidinao ianao Ra-Malagasy havako, efa nilahatra, efa nifandona. Misaotra anao ireo mpikaràma-politika sy mpikaràma an’ady.

Fa izahay zanak’ambilon’I lafrantsa tomponay, dia haka ny seza fiandrianana. Ka na hisy aza ny fifidianana, dia tsy maintsy ny taranaka PADESM avy aminay ihany no “hisafidiananao” ny ho Filohan’ny Repoblika. Somary nisy nifandiso ny tantara, ka izany no nahalàny an-dRavalomanana teo. Fa tsy maintsy IZAHAY PADESM ihany no ho eo amin’ny fitondràna. Izay no teny-baiko.

Dia hisaraka toy avy nandevina alika ve isika sanatria nefa tsy afa-po akory? Fantatsika tsara fa ny VOKATR’IO FIFANARAHANA IO dia azo tombànana toy izao:

- AFAKA MADIODIO ireo nampamono sy mpamono olona sy nahavànon-doza tamin’ny Firenentsika, ka tsy azo toriana intsony izy ireo raha vao vita Sonia io fihaonana io. Matimaty foana ny Malagasy noho ny nataon-dry Ratsiraka sy Coutiti manerana ny Nosy; ny tetezana sivy (9) potika nanaovana fahiràno an’Antananarivo. Ry Ndremanjary Jean André, ry Herivelona Ramanantsoa (ny rahalahiny mbola mahery vaika ao anilan’I Rajoelina ao), sy ireo Arema iringiriny toa an-dry Tantely Andrainarivo sy ny forongony, dia ho tafaverina ao amin’ny fitondràna indray, na dia loza aza no nataony tamin’ny Firenentsika, miampy an-dry Andry Rajoelina, Charles Andrianasoavina sy Lylison René.

- Voatery HISAOTRA an’I reny-malàlany ireo mpanompony. Noho izany, HAHAZO VAHANA indray ilay nanjanaka antsika mianakavy hatramin’izay. Dia ho handihizany indray ny harenan’ny Firenentsika; na ankibon’ny tany izany, na an-dranomasina izany, na an-tanety. Ny volamena sy vatosoa, ny solika, ny jono sy hazomanga sns… dia HOMENA ny “patrô” daholo hamelomana azy, ho setrin’ny FANAVOTANA AZY REHETRA NAMOA-DOZA, izay efa very tany ampita na tao am-ponja, nefa AVOTRA INDRAY.

- Hahazo seza HIFEHY ANTSIKA indray ireo rain-dahiny amin’ny fanaovana adim-poko toa an-dry Zafy Albert (iza moa no anaran’ny alikany?), ry Betiana Bruno, Pr. Radesa sy Kapisy, ry Fanony Fulgence sy

Manoro Régis, ry Esoavelomandroso Manassé ry Marson Max mirahalahy avy sy ny forongony. Ireo moa dia tsy iza fa taranaky ny NAMADIKA tamin’ny 47 ihany ny ankamaroany.

- HIVERINA indray ny fanendrena olona amin’ny toerana ambony noho ny FIHAVIANY araka izany, ka hitera-doza indray. Tadidio ny anton’ny nanakatonan’ny Kanadiana ny toeram-panofanana mpitondra raoplanina teo Ivato tamin’ny andron-dRatsiraka: satria maro loatra ireo hélikoptéra nianjera noho ny tsy fahombiazan’ireo mpiofana voafidy noho ny fihaviany na dia hita izao aza fa tsy mahomby. Hiteraka lonilony ho an’ireo voailikilika noho ny tsy rariny izany. Fa tokony ho ny fahaizana sy fahamendrehana ihany no sivana mahomby.

Ireo fahavoazana nanjo ny Firenentsika (ozinina tsy namokatra nefa nandaniana volabe toy ny ZEMA, ZEREN, ny fanaovana simenitra ao IBITY, ireo namoy ny ainy sy naràtra tamin’ny 10 Aogôsitra 1991 tamin’ny andron’I Ratsiraka, ny novonoina sy nampidirin’I TGV amponja noho ny antony politika, dia ho vita ho azy toy ny tsy nisy, aorian’io fampihavànana sy famelàn-keloka io.

Koa ho FIAROVANA ny aintsika sy ny ho avintsika VAHOAKA MALAGASY, ary HANARENANA NY FIRENENA MALALANTSIKA dia ndao ho takiana ireto manaraka ireto:

- Ny FAMPIJOROANA HAINGANA tsy misy hatakandro ny “HAUTE COUR DE JUSTICE” hitsàra ireo nampidramintsika fahefàna nefa dia namoa-doza ho an’ny Firenentsika, nanàmpatra fahefàna ka namono sy nampamono ary nanagàdra ny havantsika;

- Ny FANAFOANANA TANTERAKA ny fanendrena olona ho ao amin’ny fitondrana noho ny FIHAVIANY, izay tetiky ny mpanjanaka hametrahana ny adim-poko miolaka, ary mbola ampiasainy hatramin’izao;

- HAJANONA HATREO ny fanonerana ireo orinasa voanjo, Marseillaise, Lyonnaise, Rochefortaise sns, izay nitsetsitra ny hatsembohan’ny raiamandrenintsika sy razambentsika, ary nampahantra antsika hatramin’izao;

- Ny FANONERANA an’I MADAGASIKARANTSIKA noho ny faty olona, teo amin’ny 100.000 eo ho eo, sy ny fahavoazan’ny havantsika tamin’ny tolona MDRM 1947; ary noho ny fivarotana ho andevo ireo havantsika tamin’ny fotoan’androny:

- Ny FANONERAN’I Lafrantsa an’I Madagasikara noho ny korontana nateraky ny fandraisany anjara mivantana na an’kolaka tamin’ny fanohanany an’I Andry TGV, ka niafàra amin’ny izao fampihavànana izao.

- Hajoro haingana ihany koa ny rafitra politika vaovao; dia ny antoko DEMOKRATIKA sy REPOBLIKANA, ka ho foana avy hatrany sarintsarin’antoko natao hanakorontana sy hitadiavan-tseza fotsiny ;

- Averina ho eo ANIVON’NY VAHOAKA NY TAFIKA, ka handray anjara mivantana amin’ny fampandrosoana ara-toekarena, ka hisahana ny FAMBOLENA sy FIOMPIANA ary JONO; alefa hisahana ny ASA- VAVENTY sy FANAOVAN-DALANA ihany koa. Ny sasany alefa HIAMBINA NY MORON-TSIRAKA izay midadasika tsy misy manàra-maso.

TSY MAHAZO MANAO POLITIKA ny miaramila, ary TSY AZO TENDRENA hitondra Firenena, na ho mpikambana ao amin’ny Governemanta.

- FOANANA ny Ministeran’ny Fitsarana, ka HAHALEOTENA tsy baikon’ny Filoham-pirenena na itsabahany intsony ny àsan’ny Mpitsara sy ny Mpisolovava.

- Takiana ny FAMERENANA ny fikarohana ny namono an’ny Kolonely RATSIMANDRAVA, ary ny fitaovana namonoana azy.

- TSIPIHINA mazava atsara ao amin’ny Lalàm-panorenana fa NY FIFIDIANANA IHANY no manendry izay ho Filoham-pirenena. Ary tsy maintsy mahavita ny fe-potoana iasàny izy vao miàla, raha tsy sanatria angaha namadika na nivarotra ny Tanindrazantsika.Izany no hatao, dia ny hisorohana ny korontana maty paika natao isaky ny folo taona eo ho eo izay niainana hatramin’izay, ka mampihemotra ny Firenentsika.

Ireo ary ny ADIDY MIANDRY ANTSIKA hatramin’izao ry Malagasy havako. Tsy vitan’olon-drery io. Tsy ho tanteraka avy hatrany io, satria maro no hisàkana antsika amin’ny fomba rehetra HANAFAKA NY FIRENENTSIKA amin’ny ziogan’ny mpandroba sy mpanjanaka amin’ny endriny vaovao: fandangolangoana amin’ny alàlan’ny fianarana ambony any ivelany, karama sy toerana tsara any ivelany (dia tsy afaka hiasa ho an’ny Firenenao ianao), fanomezan-tseza ao amin’ny Fitondrana, fivavahana mahasarika, na koa fampihorohoroana, famonoana.

TSY HANAIKY ho rebireben’ireo mpivelona amin’ny politika intsony isika. Satria HELOKABEVAVA ny fampahantràna vahoaka. HISIKINA isika mianakavy hametraka lovasoa ho an’ny taranantsika, dia I MADAGASIKARA AFAKA.

MASINA NY TANINDRAZANA
MASINA NY MALAGASY

mercredi 14 octobre 2009

Médiation n'est pas contrainte

Médiation n'est pas contrainte

"Que le prince songe uniquement à conserver sa vie et son état, s'il y réussit, tous les moyens qu'il aura pris seront jugés honorables et loués par tout le monde". Cette maxime empruntée à Machiavel prend tout son relief à propos des singuliers comportement et positionnement d'une France omniprésente dans la résolution de la crise malgache actuelle. Hier, elle se cachait derrière la Commission de l'Océan Indien pour faire passer messages et propositions trop intéressés, aujourd'hui toujours pour ses propres intérèts stratégiques elle met bas son masque tout en utilisant les canaux européen, africain, francophone et onusien afin de passer de la diplomatie à la contrainte pure et simple.


TENTATIONS COUPABLES ET RETOUR DE MANIVELLE

Car, à n'en pas douter, la diplomatie française a mis en branle son rouleau compresseur pour imposer à la communauté internationale et à Madagascar, pays considéré abusivement comme entrant dans sa "zone d'influence", "sa" solution à la plus grave crise institutionnelle et politique que ce pays presque parvenu à la condition de "pays émergent" ait connu depuis plus de vingt ans. Mais ici comme en toutes choses, cette France-là, qui s'est récemment affranchie de ses propres traditions et valeurs dans lesquelles on la croyait ancrée sur le plan international et vis à vis de ses anciennes colonies, ferait bien de méditer cette autre formule d'André Siegfried: "Les plus malins finissent par se prendre à leurs propres pièges".

On le voit bien, le retour de manivelle ne s'est pas fait attendre, et il pourrait y avoir plus grave encore dans les tout prochains jours puisque c'est la sensibilité populaire, voire la fierté nationale, qui sont atteintes, sans parler de la violation des principes élémentaires de diplomatie. Quant à la communauté internationale, dont les composantes ne sont pas à mettre au mème niveau de compromission française, elle ferait bien de se ressaisir autour des principes universels inclus dans la Charte des Nations Unies et autour de ceux prònés dans tous les instruments juridiques et politiques adoptés par les membres de l'Union Africaine et de ses organisations régionales.

"Tant que subsiste une erreur, un compte n'est pas définitif". C'est clair, la communauté internationale a commis une erreur fondamentale à la Réunion des 6 et 7 octobre 2009 à Antananarivo: ce qui ne devait ètre qu'une réunion d'évaluation, a fini par enfanter d'un mauvais projet de compromis au surplus présenté comme le schéma d'un prétendu accord par ailleurs prématurément annoncé. Celà fait beaucoup de fautes. On comprend et on mesure aisément, dans ces conditions, l'ampleur des dégàts et dommages provoqués par tant de précipitation et de légèreté. D'abord au plan des principes, toujours eux, ensuite et surtout s'agissant des préjudices causés à la nation malgache.

La négociation internationale s'oppose à l'appréciation unilatérale des situations, au fait accompli, à l'acte de force et à l'agression, toutes pratiques menées avec tant de constance par les tenants de la "Haute Autorité de Transition" et qui sont tolérées avant d'ètre blanchies par une communauté internationale tout d'un coup frappée d'hémianopsie. Et il est non moins clair que tout négociateur ou médiateur se doivent de rechercher des convergences d'intérèt pour aller vers des compromis et à la conciliation, avec la capacité de les ajuster et de les stabiliser au moyen d'un processus d'accord des volontés. Ce qui, récemment à Antananarivo, en ces funestes journées et soirées des 6 et 7 octobre 2009, n'a pas été le cas, loin de là, puisque du còté de M. Rajoelina et de certains membres du Groupe International de Contact on a voulu au contraire utiliser le forceps pour forcer une naissance non désirée ni désirable, celle d'un enfant mal conçu.

Or, les diplomates chevronnés que sont les initiateurs de la Réunion d'Antananarivo n'auraient-ils pas du faire naìtre et maintenir à tous les stades de la négociation la confiance, c'est à dire en particulier l'adoption par chacun d'eux, spécialement par chaque négociateur ou médiateur, des attitudes de nature à rassurer et à faire naìtre la conviction chez l'autre, de ses propres bonnes dispositions ?


POUR UNE VERITABLE MEDIATION

La réaction immédiate de la mouvance Ravalomanana ne s'est pas faite attendre. Elle est logique, saine et, contrairement aux cris d'orfraie de certains membres de cette mème communauté internationale, leur ouvre la voie pour leur propre rachat (voir l'article de Marivolanitra: "Remettre les pendules à l'heure avec un Maputo 3" dans "Madagascar Tribune" du 12 octobre 2009). Mais, au-delà de cette mouvance c'est le peuple malgache lui-mème qui, mettant en cause la bonne foi de ces "médiateurs", s'indigne à juste titre du peu de cas qu'on leur réserve. A cet égard, quel crédit désormais accorder à un médiateur qui en cours de négociation et alors mème qu'aucun accord n'a été scellé, se répand de média en média pour claironner haut et fort que telle mouvance ferait mieux de se rallier au schéma imposé sous peine d'ètre mis hors course ? Ici, le défaut de loyauté confine à la faute grave et l'irrespect ne l'est pas moins. L'éthique, plus que jamais, est nécessaire, elle s'oppose à des comportements aussi sommaires, lesquels sèment l'inquiétude, la méfiance et l'insécurité. La confiance étant primordiale en médiation, elle conditionne par ailleurs l'autorité et l'impartialité qui ont singulièrement manqué lors des réunions au "Carlton" à Antananarivo, et sans lesquelles valeurs aucun contentieux et différend ne sauraient ètre valablement solutionnés.

Le respect des engagements valablement souscrits et l'obligation d'endosser leurs conséquences doit constituer un autre souci constant de la part de tous. La médiation, à caractère éminemment politique, ne s'impose pas, et si c'est le cas contre toute attente, alors elle n'est que contrainte et c'est inacceptable. Il ne faut pas confondre la médiation avec l'arbitrage, lequel débouche en effet sur une véritable sentence dont le caractère juridiquement contraignant a été accepté d'avance. Aucune médiation ne saurait s'ouvrir, se poursuivre et réussir que du consentement de chacune des parties en litige. Il faut craindre que "nos" médiateurs et membres du GIC - en tous cas certains d'entre eux - aient malencontreusement confondu médiation et arbitrage pour se comporter comme ils l'on fait.

S'il est de fait que le risque d'échec d'une médiation est de nature à nuire au prestige des négociateurs et autres médiateurs internationaux, il ne serait pas digne d'eux d'en faire éventuellement payer le lourd prix à une population malgache au contraire en droit d'attendre d'eux une meilleure prestation. Car, il est clair que la situation actuelle aurait pu ètre évitée s'ils avaient été plus attentifs et attentionnés. Il leur sera aussi rappelé la règle selon laquelle accepter une médiation n'est pas nécessairement et obligatoirement accepter son résultat. Le caractère aléatoire d'une médiation en est la conséquence. Le médiateur propose, persuade, convainc mais ne contraint pas, à moins que les parties ne se soient, à l'avance, engagées à se plier à son règlement. Ce qui n'est pas le cas dans la médiation actuelle. Les accords et la Charte de Maputo n'engagent les parties que quant à la procédure mais pas sur le fond, domaine qui est réservé à leur propre détermination.

Dans une très large part et mesure, la sortie de crise et le succès de la médiation est donc conditionnée tant à la capacité des parties à s'entendre qu'aux qualités, à l'habileté, à l'impartialité et à l'autorité des négociateurs et médiateurs internationaux.

BEFANIRY

mardi 13 octobre 2009

Remettre les pendules à l'heure avec un Maputo 3

La précipitation est l'ennemi du bien et quand une erreur est commise le sens de l'honneur commande qu'elle soit réparée par son auteur. Ces deux formules résument le dramatique épisode de la Réunion ràtée du GIC à Antananarivo les 6 et 7 octobre 2009, dont tout un chacun doit se convaincre malgré le matraquage médiatique étonnamment orchestré, notamment depuis Paris, pour faire croire qu'il y a eu accord "heureux" pour la désignation du Président et du Premier Ministre de la Transition conventionnelle issue de la Charte de Maputo.

UN DIKTAT AUSSI INACCEPTABLE QU'HONTEUX

La réalité et la vérité arrivent à point nommé: c'était un secret de polichinelle, mais on sait désormais de sources sùres, puisqu'elles émanent de diplomates de hauts rangs ayant participé auxdites réunions du GIC au "Carlton" à Antananarivo, le scenario du schéma consistant à imposer à la tète de la transition M. Rajoelina s'est élaboré à Paris en Septembre, profitant de l'absence de la mouvance Ravalomanana, ce à la suite de la déculottée onusienne de M. Rajoelina. Une mise en scène de mascarade est ensuite imposée avec une passivité complice des autres acteurs internationaux: ce "fameux" schéma est porté comme un bébé par un téméraire Président de la Commission Africaine à Antananarivo, qui veut en finir au plus vite avec une crise malgache qui n'a que trop durée à ses yeux et à ceux de Paris. On oublie très vite tous les principes procéduraux et les valeurs de référence actés dans les accords et la Charte de Maputo, ainsi que l'engagement auquel s'obligent tous les Etats africains parties aux instruments juridiques et politiques adoptés au sein de l'Union Africaine et à la Déclaration d'Alger d'interdire tout accès à la magistrature suprème d'auteurs de coups d'Etat, pour estimer qu'on tient là, avec cet édifice scélérat, la bonne solution avec la consécration de M.Rajoelina. Et pour parachever la mascarade, on va jusqu'à faire croire que ce qui n'est qu'un projet de communiqué final annonçant cette intronisation doit ètre considéré comme la traduction d'un accord acquis entre tous à défaut d'ètre scellé.

Ce diktat abject de la communauté internationale, représentée par les membres du Groupe International de Contact pour Madagascar, qui ne craignent pas les dérives indignes de leur statut, ne doit en aucune façon prospérer et la vive émotion du peuple malgache, qui ne l'accepte d'aucune manière, doit absolument ètre relayée par l'opinion publique internationale. A cet égard, des députés du Parlement Européen, lequel avait déjà auparavant pris une position ferme condamnant le coup d'Etat du 17 mars 2009 et réclamant le retour à l'ordre constitutionnel, prenant bonne note de la ferme opposition de la Mouvance Ravalomanana au schéma exposé le 7 octobre 2009, s'apprètent à faire adopter une seconde Résolution, notamment pour rappeler au Groupe International de Contact d'observer uniquement et strictement un ròle de médiateur et non un ròle de décideur.

Nul n'a besoin de se forcer pour admettre que la posture adoptée par le Président Ravalomanana et par sa mouvance est non seulement juste, mais elle doit elle aussi ètre efficacement relayée dans les médias et dans l'opinion publique internationale. En ce qui les concernent, le Groupe International de Contact, et en son sein les pays et organisations internationales qui sont malencontreusement demeurés singulièrement passifs à Antananarivo les 6 et 7 octobre derniers, peuvent encore se racheter. Car, peuvent-ils raisonnablement et sans honte trainer comme un insoutenable boulet d'avoir à continuer de soutenir un gouvernement fantoche au sens plein du terme ? Ce n'est pas concevable. Pour celà, ils doivent clairement ouvrir la voie à une remise à plat des thèmes de négociation qui ont étè si mal repris à Antananarivo. Ils s'en honoreront à remettre ainsi les pendules à l'heure pour un Maputo 3, peu importe le lieu, certainement pas à Maputo car le Mozambique entàme une période de campagne présidentielle difficile, mais préférablement dans un autre pays d' Afrique, c'est normal, la cause étant africaine, et aussi pour contenir les coùts de déplacement des délégations.

MARIVOLANITRA

Lettre ouverte pour le président Obama

Malagasy Diaspora in the world-GTT International
To His Excellency President Barack Obama
Président of United States



Subject: Madagascar call for actions

Monday 12th of october 2009

Dear President Obama,

We send you our best congratulations for your election as Nobel peace prize.

In your July 1, 2009 address, you argued that many countries in Africa are in the midst of a “worrying trend”. Certainly, with its recent bloody coup d’etat, the Indian Ocean island of Madagascar is part of this trend. For the Malagasy people that we humbly represent, worries have given way to the usurpation of choice and liberty. We write to you on behalf of those Malagasy whose democratically-elected leader has been forced from legitimate power at the end of a gun.

We refuse to sit passively while our country is conducted by individuals whose only platform is direct violence. We also cannot accept the “legalization” and “authorization” of this platform by an assembly that in no way has the consent of the great majority of the Malagasy people.

We strongly believe that many countries are wishing to close the “crisis file” on Madagascar too quickly. We have no illusions about where this will lead our nation. We ask your country to stand firmly, as we do, on one unique and very inspiring historical principle: no nation should be subject to a form of government that is founded upon the force relations of a coup d’etat. The democratically elected president of Madagascar, Marc Ravolomanana, was removed forcibly from the presidency in 2009, yet remains willing to seek a compromise.

We strongly believe that we should only accept a transition government when and if the following three claims are realized:

[1]. Freedom must be returned to those who have been imprisoned for political reasons.

[2]. A neutral, consensual, inclusive, and specific agreement on the leadership of any proposed transition period will be found (and we are sure we can reach that point).

[3]. A set of specific and agreed upon guarantees that the following election will be free and fair.

We thank you, Mr. President, for this opportunity to express our views. Please help Madagascar gain the international attention and democratic safeguards it deserves.

If you view, as you said, the Nobel prize as a “call for action”, please, view our letter as a another, humble, one. We believe peace cannot be reached if some continue to rule on force and brutality.
Respectfully yours,

Malagasy Diaspora in the World-GTT International
15 rue des savoises
1204 Geneva, Switzerland
collectifgtt@gmail.com

Extrait de rapport de l'UA du 2 octobre

SEPTIEME SESSION DE LA COMMISSION
DU TRAVAIL ET DES AFFAIRES SOCIALES
DE L’UNION AFRICAINE
ADDIS ABABA, ETHIOPIE
28 SEPTEMBRE-02 OCTOBRE 2009
LSC/EXP/12c (VII)



THEME : « IMPACT DE CRISE GLOBALE SUR L’EMPLOI ET LES MARCHES DU TRAVAIL EN AFRIQUE »


RAPPORT DES ACTIVITÉS
DE LA CONFEDERATION INTERNATIONALE DES SYNDICATS (CSI-AFRIQUE)

Droits humains et syndicaux

Aperçu de la situation en Afrique

En dépit du fait que l’on continue d’assister à une tendance positive vers le respect des droits humains et syndicaux au niveau de la législation et dans la pratique dans quelques pays africains, il est toujours difficile de citer un pays du continent où la population jouit pleinement des droits des travailleurs et des droits syndicaux, particulièrement l’institution de la protection sociale et du dialogue social en faveur de tous les travailleurs de l’économie formelle et de l’économie informelle, ainsi que pour les travailleurs migrants.

D’autre part, la situation des droits humains et syndicaux laisse beaucoup à désirer dans certains pays africains. Une violation excessive des droits était évidente dans les pays africains en proie aux guerres civiles et aux conflits, dirigés par des régimes militaires ou despotiques et menacés par l’instabilité. Nous attirons particulièrement l’attention sur le Zimbabwe, l’Ethiopie, la Guinée, la Guinée Bissau, la Mauritanie, le Niger, le Swaziland, la Gambie, Madagascar, la République Démocratique du Congo, le Soudan et la Somalie où des cas graves de violation des libertés fondamentales et civiles ont été signalés au cours de la période couverte par le présent rapport.


Madagascar

Plusieurs civils innocents ont été tués et/ou sérieusement blessés dans le sillage de la rébellion qui a renversé le gouvernement élu de Madagascar au cours de la première moitié de 2009. Les atrocités commises contre la population sont graves et doivent faire l’objet d’une enquête. Tous ceux qui ont commis des actes de violence à l’égard de la population doivent répondre de leurs actes. La vérité doit être établie et des mesures punitives doivent être prises pour décourager les autres qui chercheront à se rendre justice à l’avenir.

Légalité - plus qu'une nécessité (12 octobre 2009)

La confusion totale règne à Madagascar. Pendant que la HAT se débat dans une guerre interne, Tiébelé Dramé a donné une nouvelle manière d'interpréter les accords de Maputo. Lundi, ce membre du GIC a déclaré que les signatures des chefs de file ne sont pas vraiment nécessaires à l'étape actuelle de la situation. Dramé, connu pour ses annonces prématurées et ses positions biaisées jette une fois de plus le doute sur la médiation.

Au cours des précédentes rencontres, l'apposition de signature des 4 chefs de file sur un document était le gage d'un accord trouvé. Tant que les 4 signatures n'ont pas été réunies, aucun consensus n'est acquis. Des déclarations de M. Dramé, les signatures pourraient être facultatives pour cette fois, une façon allant à sous entendre que les propositions de Carlton sont déjà acquises comme un accord.

Des propositions verbales pourraient elles faire office d'accord et être tenues en compte quand on sait que même des accords signés ont été bafoués quelques jours seulement après leur signature? Surtout que dans les propositions, il y en a qui sont rejetées catégoriquement par un des chefs de file.

Jusqu'à maintenant, les propositions du Carlton relatives aux hauts postes de la transition consensuelle n'ont pas l'adhésion de Marc Ravalomanana. Ravalomanana a déclaré haut et fort qu'il ne signera pas ces propositions. L'annonce de Dramé voudrait eviter cette opposition.

Les 4 chefs de file devraient se retrouver d'ici quelques jours, un "forcing" aura -t - il lieu en Europe, continent présumé pour la prochaine rencontre?

A Madagascar, le forcing continue. Après l'annonce des noms qui ont été proposés au Carlton, les choses sont allées très vite au niveau de la HAT.

Rajoelina fidèle à lui même continue de pratiquer un de ses arts favoris, l'unilatéralisme. Alors que les 4 chefs de file ne se sont pas encore rencontrés et annoncés ouvertement une quelconque entente commune, Rajoelina s'est dédié Président de la transition consensuelle. Rajoelina a annoncé de façon officielle au cours d'une émission télévisée le 09 octobre que l'élection présidentielle aura lieu en avril 2010. Lui de poursuivre le samedi 10 octobre par la nomination par décret de Mangalaza Eugène (nom proposé au Carlton) en tant que premier ministre. Une nomination brusque qui risque de causer encore plus de troubles a déclaré Fetison Andrianirina de la mouvance Ravalomanana.

Mangalaza Eugène perturbe encore plus, quand, à son arrivé samedi, il fût accueilli non par des malagasy mais par Ouedrago et Joyandet chef de la diplomatie française (du déjà vu?)

Cette nomination a en tout cas montré publiquement qu'entre Roindefo et Rajoelina, la guerre est déclarée. Samedi 10 octobre, Roindefo déclare qu'il ne quittera pas son poste de PM et lundi, ses avocats ont déposé une requête d'annulation de la nomination du nouveau PM de Rajoelina auprès du conseil d'Etat.

samedi 10 octobre 2009

La lutte continue (09 octobre 2009)

Comment les médiateurs vont se comporter cette fois, étant certain que les quatre signatures des chefs de file ne seront pas réunies pour admettre Rajoelina à la place de président de la transition. Vont -ils faire reprendre les négociations entre les quatre chefs de file ou forcer la mise en place de la transition en écartant (la mouvance) Ravalomanana?

Ravalomanana a été clair, il ne signera aucun accord retenant Rajoelina. Pour Ravalomanana, les discussions doivent reprendre en Afrique ou à Madagascar pour la mise en place d'une transition réellement neutre, inclusive et consensuelle. Vendredi, il a déclaré sur une station radio qu'il n'ira pas à Paris, pas plus qu'à Genève (des informations courant que la prochaine rencontre entre les 4 chefs de file se déroulera dans l'une de ces deux villes).

La balle est entre les mains des médiateurs, traitement équitable des mouvances ou traitement biaisé?

Dans une lettre qu'il a envoyé à Jean Ping vendredi, Ravalomanana a manifesté sa consternation sur la conduite de la réunion du 06 octobre dernier. "La prétendue attribution définitive de la présidence de transition à Andry Rajoelina a été imposée d'avance sans qu'il y ait eu débats entre les chefs de file sur ce sujet"... Des décisions importantes étaient à prendre durant la réunion mais les quatre chefs de file n'ont pas été présents (contrairement à ce qui s'est passé à Maputo).

Les médiateurs vont - ils entériner la décision de retenir Rajoelina malgré l'opposition de Ravalomanana? Si ce sera le cas, qu'en est il de l'équité entre les mouvances? Où sera le principe d'inclusivité et de consensus? A rappeler qu'à Maputo des propositions ont été émises mais n'ayant pas obtenu l'adhérence des 4 mouvances elles n'ont pas été considérées. Ce qui est le cas actuellement.

Ravalomanana a expliqué vendredi que sa position n'est pas poussée par la haine d'une personne mais par respect à des principes.

Quel model laisserait - on aux générations futures et comment le pays pourrait - il évoluer si l'on accepte l'idée de légitimer un putschiste? Une personne plus maline pourrait aussi se lever un de ces jours et prendre le pouvoir avec l'aide de l'armée ou par d'autres moyens et se référer à la situation actuelle pour voir son acte légitimer.

La discussion sur Rajoelina en tant que Président a déjà eu lieu à Maputo selon Marc Ravalomanana et il a quitté la réunion. "Comment peut on désigner un auteur de coup d'Etat comme Président?"

Et de surcroit l'auteur de ce coup d'Etat qui n'est selon Ravalomanana qu'un pion pour détruire ce qui a été accompli durant les 7 dernières années. Selon ses explications, tout a été mis en oeuvre pour mettre Madagascar en trouble parce qu'un pays a peur de perdre ses intérêts économiques. Si la réunion de l'UA avait pu se tenir normalement, le monde entier aurait vu comment Madagascar s'est développé aussi ils ont tout fait pour détruire le pays (pillage, destruction et le coup d'Etat). Ravalomanana a désigné le pays: la France.

Ravalomanana a appelé la population à persévérer dans la revendication de la légalité. La majorité de la population réclame le retour de la légalité et rejette le putschiste mais elle a peur des représailles, des arrestations et des balles a dit Ravalomanana. La mobilisation des partisans de la légalité continue à Ankorondrano et dans plusieurs villes de Madagascar.

Lettre de S.E.M. le Président Marc Ravalomanana à S.E.M. Jean Ping

Johannesbourg, 09 octobre 2009

Cher Président Ping,

La Mouvance Ravalomanana :

  • Rappelant que le changement anticonstitutionnel survenu à Madagascar a provoqué la réaction de la Communauté internationale qui n’a pas hésité à prendre des sanctions concrétisées par la suspension de Madagascar des organisations internationales et gel de toutes aides internationales. Ce qui signifie que la communauté internationale a pris acte de la réalité d’un coup d’Etat à Madagascar.

  • Faisant siens les principes, déclarations, conventions et résolutions universellement reconnus notamment le refus d’adouber des putschistes à la tête de l’Etat et le respect des résultats des votes citoyens, consignés dans notre déclaration faite à Maputo le 26 août 2009 et confirmée pas le message du SEM Marc RAVALOMANANA lu, au préalable lors de la réunion en date du 6 octobre 2009 tenue au Carlton Antananarivo;

  • Rappelant que la revendication première, légitime et immuable de la mouvance est le retour à l’ordre constitutionnel ;

  • Rappelant l’article premier de la charte de la transition pour une transition neutre, inclusive, pacifique et consensuelle ;

  • Convaincue que la seule et unique voie de sortie pacifique à la crise politique qui mine le pays depuis plusieurs mois, est la mise en œuvre sans réserve de l’esprit des accords de Maputo dont la Mouvance Ravalomanana est partie prenante à part entière.

  • Rappelant :

    1. Qu’à Maputo II, le communiqué final de l’Équipe Internationale de Médiation a bien souligné « qu’il a été impossible de trouver un consensus sur la nomination aux postes de Président, Vice Président et Premier ministre de la Transition.

    2. Qu’ainsi les esquisses de propositions faites à Maputo, n’étant pas signées ne lient personne mais constituent seulement des pistes de réflexion, et ne peuvent en aucun cas être considérées comme définitivement acquises

    3. Que la Mouvance Ravalomanana a toujours réfuté la nomination d’un putschiste à la tête de l’Etat, qu’il est ainsi faux de dire que la forte objection a été émise pour la première fois au Carlton ;

Malheureusement, la réunion sous l’égide du GIC n’a pas respecté manifestement l’esprit de neutralité et de consensus dans la mesure où la direction de ladite réunion a été purement en contradiction avec l’esprit de Maputo tant sur le fond que sur la procédure : prise de parole par les seuls Chefs de délégation, absence des chefs de file pour des décisions aussi importantes.

La prétendue attribution définitive de la présidence de la transition à Andry Rajoelina était imposée d’avance sans qu’il y ait eu débats entre chefs de file à ce sujet.

Pour tous ces motifs sus mentionnés et se réservant de faire valoir d’autres moyens en temps opportun:

  • Est consternée par la négation par le GIC des valeurs qu’il a prônées et qui sont à la base des sanctions ci-dessus rappelées et prononcées à l’encontre de Madagascar

  • Regrette que la discussion fût essentiellement axée sur la question du premier ministre de consensus

  • Requiert instamment et expressément que la prise de ces décisions soient faites en présence des Chefs de file comme il a été procédé tant à Maputo I qu’à Maputo II.

Enfin, la mouvance exige l’exécution des Accords de Maputo à la lettre et respectant l’esprit au préalable et notamment concernant la libération immédiate des détenus, ainsi que le traitement équitable de chaque mouvance.

Nous sommes disposés et décidés à continuer les négociations jusqu’à ce que nous parvenions à nous mettre d’accord sur tous les postes au sein du gouvernement et des institutions de la transition.

Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’assurance de ma haute considération.


Marc RAVALOMANANA

jeudi 8 octobre 2009

La mouvance Ravalomanana résiste aux forcing de la France

Alors que la mouvance Ravalomanana se prononce et refuse totalement l'arrivée des putschistes au pouvoir même pendant la transition, le Groupe International de Contact FORCE la finalisation d'un accord mettant Andry Rajoelina comme président.

L'annonce soit disant "officiel" fait prématurément par le GIC n'est qu'une proposition émise par deux mouvances Zafy et Rajoelina. On ne peut pas parler aujourd'hui d'accord consensuel et inclusif tant que le président Ravalomanana, chef de file de la mouvance Ravalomanana n'a pas signé.

Ainsi 20 millions de Malagasy ont pu assister en direct aux effets néfastes de la désinformation, désignée par les spécialistes comme étant le "médiamensonge".

Cette intoxication médiatique risque d'accélérer la discréditation du GIC qui n'hésite pas à renier et bafouer en premier les accords de Maputo concernant la neutralité de la présidence de la Transition.
Nous attirons l'attention de la Communauté Internationale que le Président élu Marc Ravalomanana est le seul à avoir une légitimité politique dans ces discussions. Ni Ratsiraka ni Zafy et encore moins Andry Rajoelina ne peuvent représenter le peuple Malagasy.

Le peuple Malagasy n'est pas dupe des manigances de la France et nous demandons instamment que la France n'assiste plus à toute séance de négociation et respecte expressément les accords de Maputo pour une paix durable à Madagascar.

Communiqué de GTT International

Ravalomanana - position inchangée, non à Rajoelina (07octobre 2009)

Rien n'a encore été signé mardi, ce qui est ressorti de la réunion au Carlton n'est jusqu'ici qu'une proposition non un accord. Pour obtenir cette qualité, les propositions devront être signées par les quatre chef de file, donc par Ravalomanana, Zafy Albert, Ratsiraka et Rajoelina. La signature se fera ailleurs a indiqué le GIC. Mais à la lumière de nouveaux élements, on peut s'attendre à des rebondissements dans le processus de médiation. Rien n'est encore joué.

Si les partisans de Rajoelina jubilent à l'idée de voir leur "président" à la tête de la transition, les partisans de Ravalomanana ont été rassurés par "dada". Ravalomanana dans une intervention sur une chaine privée reste ferme: "Rien n'a encore été signé, et je ne me laisserai pas faire....c'est un auteur de coup d'Etat et on veut le place?...si j'étais à cette réunion, j'aurai quitté la salle". En clair, Ravalomanana s'oppose à la mise en place de Rajoelina à la tête de la transition. Une position qu'il a manifesté au GIC dans une lettre lue durant la réunion de mardi. Ravalomanana a appelé les Malagasy à protéger la dignité du pays. Il a par ailleurs interpellé la CI sur les principes et valeurs prônés. Un coup d'Etat est condamné et leurs auteurs ne doivent jamais ètre légitimés.

Au vu de cette intervention, il est plus qu'assurer que Ravalomanana ne va signer d'accord où le nom de Rajoelina figure comme Président de transition.

Dans un communiqué en date du 07 octobre, la mouvance Ravalomanana indique que "La charte de Maputo et par référence à sa propre jurisprudence instaurée au cours du processus des présentes négociations qui a initialement pris en compte l'opposition de la mouvance Rajoelina exige pour l'adoption de toute décision à caractère consensuel et inclusif l'accord parfait de toutes les parties, or à ce jour tel n'est pas le cas au vu de notre ferme opposition, pour les motifs maintes fois réitérés, à l'accession de la personne de monsieur Rajoelina et de tous auteurs de coup d'Etat à la présidence de la transition conventionnelle".

Durant les précédentes séances de médiation, même si les trois mouvances ont été d'accord sur une question, la non adhésion de Rajoelina n'a pas donné caractère consensuel à la décision. Le processus de négociation a instaurée la nécessité d'une unanimité pour l'adoption de toute décision, si une des parties s'oppose à la décision l'accord n'est pas établi.

La réunion de mardi ne met pas un terme aux débats et la signature d'un accord par les quatre chef de file est encore à un stade de supposition.

mercredi 7 octobre 2009

Un consensus a été trouvé? ( 07 octobre 2009)

La réunion dirigée par le GIC s'est poursuivie dans la nuit. Aucune information ne filtrait durant la réunion, aucun commentaire officiel. Jean Ping a seulement déclaré que la réunion se passait bien. L'objectif de la réunion est d'avancer dans la résolution de la crise.

Une des questions à résoudre est la désignation du Premier Ministre de consensus. Si le débat sur ce sujet semble reprendre entre les quatre mouvances, il y est une autre question qui n'a pas trop fait de commentaire: qui sera le président de la transition? Rajoelina persiste à se maintenir, lundi Fetison Andrianirina avait déclaré que le poste ne revenait pas à Rajoelina. Vers 22h mardi, Ange Andrianarisoa de la mouvance Ratsiraka a annoncé que des accords ont été trouvés sur les trois principaux postes et que les mouvances se sont accordées à mettre Rajoelina à la tête de la transition.

Incompréhension au niveau des partisans de la légalité et de Ravalomanana, le maintien de Rajoelina étant contraire aux discours sur la place de la légalité. L'opposition au coup d'Etat et à la légitimation de leur auteur (Rajoelina en premier) étant les principaux objectifs du mouvement légaliste. Ravalomanana dans ses déclarations avait par ailleurs annoncé qu'il n'accepterait pas qu'un auteur de coup d'Etat soit à la tête du pays, qu'accepter Rajoelina reviendrait à légitimer tout acte de changement inconstitutionnel et que ce serait un mauvais exemple pour le pays, pour l'Afrique et le monde.

Les accords de mardi, si accords il y a, doivent encore être signés par les quatre chefs de file.

Chasse croisée (07 octobre 2009)

Des sympathisants de Rajoelina ont gouté mardi aux lacrymogènes des forces et ne trouvaient plus la répression légitime. Les partisans de Rajoelina avaient, à chaque manifestation pacifique des légalistes réprimée par les forces, donné raison à ces dernières. Mardi les commentaires ont changé.

Des partis partisans de Rajoelina avaient manifesté non loin de l'hôtel Carlton où se tenait la réunion avec le GIC. Ces partis refusent la médiation du GIC, les accords de Maputo....Il y avait entre autres le Monima (parti de Roindefo PM de Rajoelina), l'AKFM Fanavaozana (parti de Andriamanjato ministre des affaires étrangères de Rajoelina et chef de délégation de sa mouvance), l'Otrikafo...des partis alignés derrière Rajoelina depuis le début. Des forces armées ont pris leurs banderoles et les ont dispersé à coup de lacrymogène.

Pour des partisans de la légalité, ce n'était qu'une mise en scène. Au cours des manifestations légalistes réprimées par les forces des manifestants sont à chaque fois arrêtées et la répression ne se limitait pas à des tirs de lacrymogène. Un homme de commenter "si c'était nous qui avions manifesté à Anosy, beaucoup auraient été emmenés par ces forces et beaucoup blessés"

Vers un autre putsch ? Un « putsch diplomatique international » contre un président élu ?

GTT Monde1

Une réunion du Groupe international de contact sur Madagascar (GIC) a débuté hier, 6 octobre 2009, dans la capitale malgache, Antananarivo, sur les voies et moyens de résoudre la crise politique qui prévaut à Madagascar depuis mi-mars 2009. Selon l’ancien président mozambicain Joaquim Chissano, médiateur principal, cette réunion aurait pour but d’aligner la position de la communauté internationale sur le cas Madagascar. Aligner car, il n’est plus un secret que la France, par exemple, a des attitudes « bienveillantes » à l’égard du régime putschiste malgache qui, non reconnu par la Communauté internationale (CI), s’est vu privé du droit à la parole à la toute dernière Assemblée générale de l’ONU. La délégation française à cette réunion d’Antananarivo est d’ailleurs dirigée carrément par un membre du gouvernement français : le Secrétaire d’Etat à la Coopération et à la Francophonie Alain Joyandet.

« Aligner » la position de la CI veut-il dire « aligner » cette position sur celle de la France ? Autrement dit, « s’aligner » contre Ravalomanana ?

Participent à cette réunion, que beaucoup qualifient de « rencontre de la dernière chance », une cinquantaine de personnalités représentant, entre autres, les entités et pays suivants : les cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (Etats-Unis, Chine, Royaume-Uni, France et Russie) ; le Secrétariat de l’ONU ; la Commission de l’UA (dont la délégation est dirigée par le président Jean Ping lui-même) ; la Lybie (qui assure actuellement la présidence de l’UA) ; la SADC (Communauté de développement de l’Afrique australe – dont Madagascar est membre) ; la COI (Commission de l’Océan indien – dont Madagascar est membre) ; le COMESA (Marché commun d’Afrique orientale et australe – dont Madagascar est également membre) ; l’OIF (Organisation internationale de la Francophonie) ; et l’UE (Union européenne), premier bailleur de fonds multilatéral du pays. Bref, des pays et entités qui, à part la France, ont été toujours fermes dans leur condamnation du régime putschiste d’Antananarivo.

Mais au vu :

du regain de confiance du leader putschiste malgache, Andry Rajoelina, à son retour de Paris après avoir été privé de parole à la dernière Assemblée générale de l’ONU ; regain de confiance qui l’a aidé à (1) ne pas se montrer trop dur envers la SADC, son bourreau de New York ; (2) à confronter son compagnon de route devenu un véritable fardeau, son « Premier ministre » Monja Roindefo ; et (2) à se proclamer, avec assurance, Président de la Transition avant l’heure lors de son discours controversé du dimanche 4 octobre ;

du fait que la CI a, pendant ces six mois de crise, condamné le putsch sans jamais condamner les putschistes, ni même les menacer de sanctions individuelles dites « ciblées » qui auraient pu être appliquées pour le contexte malgache ; et enfin

de la tergiversation des mouvances Albert Zafy et Didier Ratsiraka à rallier la mouvance Ravalomanana dans les manifestations contre la mauvaise foi manifestée par la mouvance Rajoelina à appliquer pleinement les Accords de Maputo, tergiversation qui semble confirmer que l’alliance des trois mouvances n’était en fait qu’un simple camouflage des véritables intentions ;

il semble clair que l’heure est venue pour toutes les parties susmentionnées, tant malgaches qu’étrangères, d’écarter définitivement Marc Ravalomanana de la scène politique malgache.

Et « légitimer » le putsch de mars 2009 par un autre putsch cette fois-ci « diplomatique » ?
En fait, les dés semblent jetés à partir du moment où le Président de la Commission de l’UA, M. Jean Ping, daigne accorder une certaine considération au pseudo-chantage formulé par Rajoelina, deux jours auparavant, à l’endroit de la CI, à savoir qu’il (Rajoelina) ne mettrait en application les Accords de Maputo que si la communauté internationale s’engageait d’abord « par écrit » à ne pas appliquer les sanctions envisagées contre Madagascar et à ne plus suspendre ses financements.

En tout cas, si le scénario brossé ci-dessus est vérifié :

il ne s’agirait ni plus ni moins qu’une « légitimation » du putsch de mars 2009 par un autre putsch cette fois-ci « diplomatique et internationale » ? Car, qu’on le veuille ou non, écarter Ravalomanana du jeu c’est renverser un président élu : Ravalomanana reste en effet le président élu tant que les Accords de Maputo ne sont pas appliqués ;

il ne s’agirait que d’une solution de facilité qui risque d’embraser le pays lors des prochaines élections surtout présidentielles (à moins que celles-ci ne seraient reportées indéfiniment) ;

il ne s’agirait que d’une solution rafistolée car l’on n’a pas encore épuisé toutes les ressources de ces fameux Accords de Maputo, à savoir les volets « neutre » et « pacifique » de la Transition prévue dans lesdits Accords – à moins qu’on ait intentionnellement escamoté ces deux volets pour se focaliser sur un consensus « introuvable », car Andry Rajoelina serait purement et simplement disqualifié si ces critères étaient mis sur le tapis ;

il ne s’agirait enfin que d’un accommodement purement politico-diplomatique qui fait fi de l’intérêt de la majorité de la population malgache, intérêt qui se situe davantage dans les retombées d’une véritable stabilité politique que dans une « solution » susceptible de générer plus de problèmes qu’elle n’en résout.

Bref, vers une autre « solution » qui génère plus de problèmes qu’elle n’en résout ?

Le 17 mars 2009, le pouvoir a été pris par la force des armes à Madagascar. Ce pays est certes connu de ses voisins pour ses crises politiques cycliques mais il est aussi apprécié par beaucoup pour sa beauté naturelle et pour la douceur et la non-violence de sa population. Menée avec l’intervention d’une partie de l’Armée, cette prise de pouvoir, qui n’est donc autre qu’un coup d’Etat ou putsch militaro-civil, force le président élu Marc Ravalomanana, persécuté par les putschistes, à partir en exil en Afrique du Sud. Si ce putsch semblait au départ plus ou moins justifié pour une certaine partie de la population malgache se disant « victime » du régime Ravalomanana, une frange importante de cette même population s’est rendue compte très vite que la « solution » a généré plus de problèmes qu’elle n’en a résolus.

Six mois après - le 7, 8 ou 9 octobre 2009 -, après un calcul savamment conçu et des manœuvres politico-diplomatiques menées de main de maître, la communauté internationale et les putschistes malgaches (et leurs sponsors) décident de « légitimer » le putsch de mars 2009 par un putsch « diplomatique » qui confie les rênes du pouvoir à un « putschiste à la face d’ange », Andry Rajoelina. La bataille est gagnée, mais pas la guerre. Les mêmes causes produisant les mêmes effets pour la même maladie, cet autre putsch, aussi subtil et « diplomatique » soit-il, ne manquera pas de générer plus de problèmes qu’il n’en résoudra.

Car nous sommes à Madagascar, un pays où la diversité ethnico-raciale a toujours été très mal gérée. Un pays où en 2009, pour la première fois dans son histoire politique post-coloniale, un embryon de « culture des valeurs » émerge à travers le mouvement majoritairement citoyen et international des « légalistes » (par opposition à la « culture des personnalités » qui prédomine dans la vie politique nationale). Enfin un pays où en 2009 également, et pour la première fois également dans son histoire politique post-coloniale, de simples paysans sont venus grossir les rangs des manifestants dans certaines villes du pays.

Le doute, l’incertitude, l’angoisse et la peur s’installent dans le pays

Depuis le putsch de mars 2009, presque quotidiennement, beaucoup ont été témoins d’excès et d’abus de toutes sortes de la part du nouveau régime dit « de transition vers la 4ème République » : pertes de dizaines de milliers d’emplois; cessation d’activités d’un nombre sans cesse croissant d’entreprises ; suspension de la coopération et de l’aide internationales ; paupérisation encore plus grave d’une population déjà classée parmi les plus pauvres du monde ; destruction de biens ; répressions sanglantes, arrestations arbitraires et détentions préventives « prolongées » de manifestants contre le régime putschiste ; entraves à la liberté de réunion et d’expression ; muselage de la presse ; violations flagrantes de certaines règles élémentaires du Droit ; actes d’intimidation, de terreur ainsi que rackets et pillages de la part des forces de l’ordre ; magouilles et corruption effrénées à tous les niveaux ; résurgence de l’insécurité urbaine et rurale.

Le doute, l’incertitude, l’angoisse et la peur s’installent dans le pays, perturbant les esprits, bouleversant les mœurs, meurtrissant les cœurs. La population est à bout et les colères – si savamment réprimées au pays de la douceur - commencent à se libérer… Or, ce sont les injustices bien plus que la faim qui, dit-on, incitent les peuples à la révolte.

Pour l’instant, le GIC n’a pas encore rendu public un communiqué officiel sur les résultats de ses délibérations. Mais, chose étrange, certains médias malgaches et étrangers confirment déjà qu’Andry Rajoelina a été choisi pour diriger la Transition ; ce qui, répétons-le, ne peut être conforme à l’objectif d’une Transition « neutre », « pacifique », « inclusive » et « consensuelle » convenue dans les Accords de Maputo. Ces informations véhiculées par les médias malgaches et étrangers feraient-elles donc partie de ces fameuses fuites calculées d’informations visant à préparer psychologiquement les esprits ?

Espérons que le GIC, lors de sa présente réunion d’Antananarivo, opte pour une solution conforme non seulement à la lettre et à l’esprit des Accords de Maputo mais aussi aux valeurs universelles du 21e siècle et aux valeurs fondamentales malgaches. Car le Malgache éternel, s’il est si « doux », si accommodant et si épris d’harmonie sociale, c’est qu’il est justement très, très sensible aux notions d’ordre et de stabilité, de justice et de dignité.

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1 GTT Monde est le réseau mondial des « Collectifs GTT » (Gasy Tia Tanindrazana - Patriotes malgaches) basés dans différents pays et continents. Nés au lendemain du coup d’Etat militaro-civil survenu à Madagascar le 17 mars 2009, coup d’Etat qui a mis en place un régime putschiste qui a fait des morts, des blessés et des dégâts socio-économiques et écologiques importants, les « Collectifs GTT » sont des organisations citoyennes de nationaux malgaches et de ressortissants étrangers d’origine malgache qui, bien que résidant à l’extérieur du pays, dénoncent ledit coup d’Etat et militent pour le retour à la légalité, à l’ordre constitutionnel et l’avènement de la primauté du Droit à Madagascar. Dénommés ainsi « légalistes » - comme des millions de leurs compatriotes dans leur pays -, les Collectifs GTT militent également pour le retour au pays de la personnalité qui incarne cette « légalité » : le président élu Marc Ravalomanana qui vit aujourd’hui en exil forcé en Afrique du Sud, après avoir été chassé du pouvoir par la force et ensuite persécuté par les putschistes.
 
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