mardi 24 février 2009

Mais de quel sujet on négocie exactement

Titre 1 : FAUTE DE PLATEFORME DE DISCUSSION LA PRESENCE DES MEDIAS INTERNATIONAUX OFFRE UNE OPPORTUNITE AUX PARTENAIRES TECHNIQUES ET FINANCIERS POUR RELANCER LEUR PLAIDOYER./
Titre 2 : LES BAILLEURS DE FONDS FONT DURER LA CRISE POUR FAIRE VALOIR LEUR POINT DE VUE
Titre 3 : MAIS DE QUEL SUJET ON NEGOCIE EXACTEMENT ?


La coordination des bailleurs de fond sous le leadership réel du gouvernement fait encore défaut à Madagascar. Les bailleurs de fonds, en accord avec la déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide, ont augmenté leur aide budgétaire. Mais en contrepartie ils requièrent un vrai dialogue avec le Gouvernement sur les choix politiques qui sont traduits en loi de finance. Cette plateforme n’est pas apparemment effective car ils ont saisi cette opportunité qu’est la crise pour mettre sur la table leur plaidoyer.

Ainsi, ces bailleurs de fonds ont utilisé les médias locaux pour partager leurs préoccupations en décembre 2008. Il n’y a pas eu de réactions, en tout cas de débats publiques, au moins au niveau des institutions censées réagir à d’éventuelles mauvaises gouvernances. Les médias internationaux ont tout de suite pris le relais des partenaires techniques et financiers pour transmettre ses préoccupations durant la crise.

La question qui se pose est quand est ce qu’on aura un vrai débat sur les choix politiques du Gouvernement ? Dans certain secteur comme l’environnement, la consultation publique fait déjà partie des procédures d’études d’impacts. Mais là encore, une autre question se pose : est ce que chaque citoyen est conscient de la nécessité d’y participer ? Le fonctionnement de nos institutions telles que l’Assemblée national ou le Sénat permet-il de mener ce type de consultations et débats ? Quelle autre plateforme s’offre aux partenaires techniques et financiers pour partager ses préoccupations en matière d’aide au développement ?

Faute de ce vrai débat, à la fin de la troisième semaine de la crise les bailleurs de fonds appellent encore au dialogue tout en prêchant pour la légalité et la constitution alors que l’ancien maire a déjà largement franchi la ligne de l’illégalité et l’anti constitutionnalité. On est tenté de croire qu’ils fassent pression pour faire durer la crise jusqu’à ce que le régime actuel réponde à leur plaidoyer. De quel dialogue s’agit-il ? Entre Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana ou entre Marc Ravalomanana et la frange de la population mécontente ? Officiellement il s’agit d’un dialogue entre Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana.

C’est ici que le bât blesse. Après une semaine de préparation des négociations il y a eu rencontres entres les deux protagonistes. Deux choses complètement non comparables sont sur la balance :
- du côté d’Andry Rajoelina des choses purement politique comme libérer tel ou tel sympathisant, même pas des éléments d’un soi disant programme prioritaire tel que baisse des prix des produits de nécessité telle que l’huile à 2000 Ar comme il l’a annoncé ou service de santé gratuit
- du côté de Marc Ravalomanana un plan de développement et une politique étrangère. A première vue, comme l’annonçait Andry Rajoelina ce ne sont pas des priorités du peuple mais ceci reviendrait à dire que certains objectifs du millénaires, qui sont des objectifs d’intérêts universel tels que l’accès à l’eau potable, l’accès au service de santé de base sont remis en cause

Conclusion :
Toujours plaider pour un dialogue n’est plus une position neutre au stade actuel de la crise. C’est plutôt vouloir tirer parti de la situation pour revendiquer ses propres intérêts:
- l’église pour reprendre sa position de conseiller dans une société malgache de tradition de droit d’ainesse
- les bailleurs de fonds pour l’ingérence dans la gestion des finances publiques au nom du soi disant orthodoxie financière ou de la transparence ou de la bonne gouvernance
- l’OUA pour ne pas entacher la préparation de l’OUA
- les USA pour garder leur débouché de céréales en Corée du sud
- les français pour garder la main mise de l’économie malgache.
- Le FMI pour jouer le gendarme dans la gestion des finances publiques

La politique politicienne prévaut encore à Madagascar. Il est dramatique de constater le jusqu’au-boutisme, ou l’extrémisme pour être plus simple, de certains politiciens comme Andry Rajoelina ait aboutis à une mise au pied d’égalité d’un Président légal et un puchiste qui n’a même pas la légitimité, au grand dam de la majorité. La force d’Andry Rajoelina c’est qu’il a su utiliser les bailleurs en sa faveur et qu’à Madagascar on « ouvre la porte de la voiture » d’un représentant d’un bailleur de fonds de peur qu’il ferme le robinet.

Soyons clair, s’il n’y avait pas eu cette pression de la part des bailleurs de fonds, il aurait été déjà arrêté comme ce qui aurait du se passer dans un pays tel que la France ou les Etats-Unis. En tous cas merci pour la Grande Bretagne de son soutien à la égalité.

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