Après avoir appuyé en coulisse le Coup d'Etat Malgache, la France ne se cache plus dans sa volonté de tout faire pour empêcher le retour du Président élu, Marc Ravalomanana. Stéphane Gompertz, directeur d’Afrique et de l’Océan Indien au ministère des affaires étrangères, déclarait en début mai devant la Commission des Affaires Etrangères de l'Assemblée Nationale Française « la France ne retient pas l’hypothèse d’un retour au pouvoir de Marc Ravalomanana. Seule la communauté des États d’Afrique australe – la SADC (Southern African Development Community) – l’envisage encore. Même la présence physique à Madagascar du président semble problématique. »1 Depuis, des militaires français ont été envoyés sur place alors que les patrouilleurs de la marine française ne sont pas loin. Ainsi, la France voit d'un mauvais œil toute interventionnisme dans les affaires de Madagascar, sauf celle de sa propre armée !
Il y a quelques jours, le Président Marc Ravalomanana, en exil forcé en Afrique du Sud, avait ouvertement critiqué l'implication de la France dans le coup d'Etat. Force est de constater en effet que c'est la France qui pèse de tout son poids aujourd'hui pour empêcher son retour attendu dans le pays. Retour qu'il a annoncé être imminent, avec l'aide volontaire de pays voisins, membres de la SADC.
Peu après ces déclarations, un opérateur français à Madagascar a été sauvagement assassiné par des hommes cagoulés. On aurait voulu faire porter le chapeau aux partisans du Président, mais il semble plus logique de voir dans cette opération l'oeuvre des milices de Andry Rajoelina qui n'en sont pas à leur premier coup d'essai: assassinat de manifestants, cambriolages déguisés en réquisitions, enlèvement de parlementaires, vols et pillages par des hommes cagoulés, etc.
La discussion du groupe international de contact demandé par la communauté internationale continue pour l'émissaire de l'ONU, Tiebélé Dramé. Pourtant, parrallèlement, prises d'otage , arrestations et jugements factices se multiplient. La population se demande quelle valeur on peut donner à un dialogue sous la menace de tous les légalistes et la torture généralisée des personnes kidnappées . Les émissaires de l'ONU et de l'UA continuent comme si de rien n'était au grand dam de la population qui multiplie les manifestations dans les rues.
Pour la COMESA comme pour la SADC, l'intervention militaire reste une solution plausible.
Les Etats Unis appuient haut et fort qu'ils ne reconnaissent que le Président Marc Ravalomanana et le gouvernement de Manandafy Rakotonirina.
Aujourd'hui, il est difficile de soutenir la « voyoucratie » de « l'ange Rajoelina », pourtant promue à force d'ultra-médiatisation par les médias français au premier trimestre. La France cherche désormais un troisième homme, c'est peut-être l'explication de l'insistance actuelle pour faire participer aux actuelles tentatives de dialogues l'ancien dictateur, Didier Ratsiraka, au pouvoir de 1975 à 2001.
La France cherche à faire peur aux uns et aux autres, prétextant des risques de guerre civile si une solution pacifique (comprenez une élection manipulée) n'est pas rapidement trouvée. La solution réclamée depuis 3 mois par les manifestants n'est même pas envisagée une seconde! En effet, elle impliquerait un retour du Président élu et, certainement sa victoire facile à toute consultation populaire car, malheureusement pour ses détracteurs, il est justement... très populaire !
Discours du président Ravalomanana
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[image: vih 09 120430 Tafa mivantana nataon'ny PRM]
Il y a 12 ans
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