vendredi 3 avril 2009

Les légalistes attaqués par ....les forces de l'ordre (02 Avril 2009)

Une douzaine de personnes ont été blessés ce jour sur la place du 13 mai durant une intervention musclées des forces de l’ordre. Une foule de partisans de la légalité s’est rassemblée sur la place depuis le matin. Les animations ont débuté. Vers 10h30 les animateurs ont demandé à la foule de s’asseoir pour distinguer les manifestants pacifistes des "autres". Les pros – HAT, munis de pierres, briques et bâtons, s’étaient rejoints tout près de l’assemblée de légalistes. Les pros – Rajoelina après avoir lancé des attaques verbales et des insultes aux légalistes ont commencé à leur jeter des pierres et des briques. Les légalistes n’ont pas riposté. Un étudiant qui ne faisait que passer sur la place a été attaqué par des pros – HAT parce qu’ils les avaient déclaré être un manifestant. Il a été dépouillé de son téléphone portable.

Vers 11h, des camions de forces de l’ordre sont arrivés et ont de suite jeté des grenades lacrymogènes sur la foule qui était restée assise. Une des grenades est retombée sur une vielle dame avant d’exploser. Celle – ci s’est blessée le menton, d’autres manifestants ont été blessés par les déflagrations des grenades lacrymogènes. Les forces de l’ordre ont poursuivi les manifestants jusqu’à plus de 100 mètres de la place tout en exécutant des tirs en l’air. Les coups de feu ont duré plus d’une heure.

Les raisons de la dispersion demeurent confuses, des gendarmes ont avancé que vu que les assises de la HAT se tiennent depuis aujourd’hui, tout rassemblement est interdit.. D’autres ont évoqué que la manifestation n’a pas eu d’autorisation. Rappelons que depuis hier, d’après les explications des dirigeants du mouvement, le préfet de police de la ville leur a donné l’autorisation de tenir un rassemblement sur la place du 13 mai.

Les actes des forces de l’ordre de ce jour ont été vivement critiqués et condamnés par les dirigeants du mouvement. Constant Raveloson a indiqué que les forces de l’ordre ont « attaqué » des manifestants pacifistes tandis qu’elles protègent ceux qui agressent ces manifestants.

Rien à Ambohijatovo (02 Avril 2009)

La place de la démocratie est restée vide ce jour. Aucun rassemblement n’y a été tenu. Les partisans de Rajoelina n’ont pas rallié la place malgré la déclaration des prisonniers politiques d’y tenir un rassemblement jusqu’à samedi. Des pros – Rajoelina sont descendus au niveau de la place du 13 mai et ont attaqué le mouvement légaliste qui s’y tenait.

Des Yaourts pour armes (02 Avril 2009)

Deux camions réfrigérés de la société TIKO ont été stoppés et retenus par les forces du CAPSAT. Les militaires ont avancé que les camions étaient suspectés de transporter des armes pour fournir les manifestants légalistes. Les dits camions ne transportaient que des produits alimentaires de la société qui étaient destinés à approvisionner les commerces d’Antananarivo. Les 6 personnes qui ont accompagné les voitures sont toujours retenues au niveau de la brigade criminelle d’Anosy.

Assises HAT (02 Avril 2009)

Les participants aux assises de la HAT n'ont plus qu'une journée pour définir les grandes lignes qui vont conduire le pays. Les élections, les opposants, la communication, la constitution seront entre autres abordés durant les deux jours d'assises. La consolidation des décisions est attendue pour demain

Madagascar est suspendu de l'OIF (02 Avril 2009)

Le Conseil Permanent de la Francophonie a condamné "la rupture de l’ordre constitutionnel et prononcé la suspension de Madagascar de la Francophonie". C'est ce qui est ressorti de la session extraordinaire du CPF tenu ce 02 avril à Paris. La coopération multilatérale francophone est ainsi suspendue. La question malgache fera l'objet d'un examen approfondi le 24 avril durant la prochaine session ordinaire du CPF.

Communiqué, Session extraordinaire du Conseil permanent de la Francophonie

Communiqué du Secrétaire général (02 avril 2009)

Sous la Présidence d’Abdou Diouf, Secrétaire général de la Francophonie, le Conseil permanent de la Francophonie (CPF) s’est réuni, à Paris, ce jeudi 2 avril 2009, en Session extraordinaire pour examiner, au regard de la Déclaration de Bamako, la situation à Madagascar suite au transfert anticonstitutionnel des pouvoirs du 17 mars 2009.

Ayant pris connaissance des analyses circonstanciées transmises par Edem Kodjo, Envoyé spécial désigné par le Secrétaire général de la Francophonie qui a séjourné du 13 au 22 mars 2009 à Antananarivo, et ayant confirmé les prises de position déjà exprimées par Abdou Diouf dans le communiqué daté du 20 mars 2009, le CPF a conclu que l’ensemble du processus qui a conduit à un changement de pouvoir à Madagascar constitue une rupture de l’ordre constitutionnel, donc de la démocratie.

Une délégation malgache, conduite par Monsieur Ny Hasina Andriamanjato, ministre des Affaires Etrangères nommé par la Haute Autorité de Transition, avait fait le déplacement depuis Antananarivo pour s’adresser aux membres du CPF réunis en session extraordinaire.

Le CPF a rappelé les dispositions de la Déclaration de Bamako qui stipulent que « pour préserver la démocratie, la Francophonie condamne les coups d’État et toute autre prise de pouvoir par la violence, les armes ou quelque autre moyen illégal ». Il a dès lors condamné la rupture de l’ordre constitutionnel et prononcé la suspension de Madagascar de la Francophonie, conformément aux dispositions du chapitre V de la Déclaration de Bamako, entrainant l’application de l’ensemble des mesures déclinées au paragraphe 3 dudit chapitre, y compris la suspension de la coopération multilatérale francophone, à l’exception des programmes qui bénéficient directement aux populations civiles et de ceux qui peuvent concourir au rétablissement de la démocratie. Les membres du CPF ont cependant tenu à réaffirmer la disponibilité de l’Organisation internationale de la Francophonie à accompagner le processus de retour à un ordre constitutionnel démocratique, et en particulier la tenue d’élections libres, fiables et transparentes, dans les délais les plus rapides.

Insistant sur la nécessité de prendre rapidement les mesures adéquates, propres à rétablir le fonctionnement régulier des institutions de la République et de garantir le plein respect des droits et libertés ainsi que la sécurité des personnes et des biens, le CPF a demandé aux autorités de fait de préciser, clairement et dans les meilleurs délais, le calendrier et les modalités du rétablissement de la démocratie dans le respect des principes de l’Etat de droit tels que déclinés dans la Déclaration de Bamako, et d’en permettre la vérification sans entraves par les partenaires internationaux. Il souligne, à cet effet, l’importance qui s’attache au caractère consensuel de la mise en place de mécanismes ou d’espaces de concertation ouverts à tous.

Il invite en outre le Secrétaire général de la Francophonie, Président du CPF, à maintenir un dialogue avec tous les acteurs politiques et sociaux malgaches ainsi qu’avec les partenaires internationaux, afin d’atteindre ces objectifs. Le CPF reste saisi de la question qui fera l’objet d’un examen approfondi lors de sa prochaine session ordinaire, le 24 avril prochain.
 
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