Décevant. C’est le terme que Niels Marquardt, Ambassadeur des Etats Unis, a utilisé pour qualifier le discours tenu par Rajoelina vendredi. La décision de Rajoelina va dans le sens d’une solution unilatérale selon l’ambassadeur, une décision qui ne reflète pas les accords de Maputo. Niels Marquardt avec d’autres diplomates se sont réunis avec des membres du GIC samedi pour statuer sur la déclaration émise par Rajoelina. Le gouvernement qui va être mis en place relève de l’initiative unilatérale de Rajoelina selon ces diplomates qui appellent à la reprise des négociations dans l’esprit de Maputo pour trouver une solution consensuelle.
« Nous considérons que les accords signés à Maputo demeurent le cadre de consensus sur la sortie de crise pacifique, consensuelle, neutre et inclusive, et nous considérons que les acteurs de la politique malgache doivent se serrer les coudes et reprendre le dialogue pour une concertation approfondie en vue de la répartition consensuelle des postes de la transition » a déclaré Ablasse Ouedraogo du GIC.
Plus de sagesse et d’ouverture d’esprit, c’est ce que réclame monsieur Ouedraogo.
Un dialogue inclusif, serait – ce encore possible ? et aboutira – t – il à quelque chose ?Dans les déclarations qu’ils ont faites depuis le début des négociations, les médiateurs, malgré quelques remontrances ici et à là à l’endroit des fortes têtes, avaient toujours manifesté un optimisme béant sur l’issue des négociations. Une solution pacifique, concertée pour sortir la population malagasy de la crise. Le principe le voudrait et c’est le rôle des médiateurs.
Mais jusqu’ici, les négociations n’ont rien donné, du moins, rien d’unanime entre les quatre mouvances. Les négociations avaient été hypothéquées à chaque fois par l’attitude d’une des mouvances. L’on rappel en effet que les négociations à Madagascar à l’hôtel le Hintsy ont été rompues quand Rajoelina a commis son coup d’Etat, les négociations à l’hôtel Carlton ont été interrompues au mois de juin quand la mouvance Rajoelina a décidé de ne plus y participer, Rajoelina n’a pas été présent aux négociations d’Addis Abeba en juillet, les négociations de Maputo II ont capoté parce que la mouvance Rajoelina voulait du temps et le résultat est ce que tout le monde voit actuellement.
Il est difficile de croire que les discussions puissent avancer quand l’un des protagonistes s’intronise décideur suprême. La donne actuellement est de un contre trois (ou trois contre un, l’ordre est selon). Une mouvance veut s’imposer, trois mouvances veulent avancer vers une solution consensuelle.
La société civile avait rappelé au début de la semaine que consensus ne veut pas forcément dire unanimité. La suite des négociations devra tenir compte de la composition des évènements actuels surtout que Rajoelina a déjà annoncé qu’il n’ira plus à Maputo.
Et s’il n’y a plus moyen de trouver un consensus entre les quatre, peut être qu’il est maintenant temps de prendre d’autres mesures pour revenir à l’ordre constitutionnel.