Les légalistes attendent de pied ferme la décision de l’Union Européenne sur les agissements de la HAT.
La situation à Madagascar sera discutée lundi au niveau de l’Union Européenne dans le cadre d’un discours politique. Une réunion de deux jours où la HAT sera entendue pour s’expliquer sur ce qui se passe dans le pays.
L’Union Européenne a été parmi les premiers à avoir condamné la prise de pouvoir par la force de la HAT.
Suite à la prise par la force du palais présidentiel du 16 mars 2009, Javier Solana avait déclaré « inacceptable l’usage de la violence en tant qu’un moyen de raccourcir le processus constitutionnel. ». Le ministre tchèque des Affaires Etrangères Karel Schwarzenberg, dont le pays avait à ce moment exercé la présidence de l’Union avait quant à lui déclaré que « Si un nouveau chef de l’Etat est imposé par la force, par la force militaire, nous ne le reconnaîtrons pas »
Au fur et à mesure que la situation évoluait, l’Union s’était exprimée dans le sens d’un retour rapide de l’ordre légal et de l’ordre constitutionnel. Le parlement européen a condamné énergiquement le coup d'État et toutes les tentatives visant à s'emparer du pouvoir par des voies non démocratiques; et a demandé le rétablissement immédiat de l'ordre légal et constitutionnel dans le pays et invite les parties en présence à Madagascar à respecter sans réserve les dispositions de la Constitution de Madagascar dans la résolution de la crise. (Réunion du 07 mai, P6_TA-PROV(2009)0392)
Au cours du dialogue politique organisé le 19 mai à Madagascar, la commission européenne avait épinglé la HAT pour cause de violation de l’accord de COTONOU notamment des articles portants sur les principes démocratiques, le respect des droits de l’homme, l’Etat de droit
L’Union Européenne dans les différentes déclarations émises s’accordent ainsi avec les autres membres de la communauté internationale pour dire qu’il y a eu un coup d’Etat à Madagascar et que ce n’était pas une élection démocratique. Les condamnations ont fusé de partout en déclaration et les membres de la communauté internationale de réclamer le retour rapide à l’ordre légal et constitutionnelle. « Que vos déclarations ne restent pas que des paroles » avaient réclamé les légalistes à la communauté internationale vendredi au cours de leur rassemblement au Magro. Un appel qu’ils ont réitéré samedi pour dire qu’ils s’attendent à plus que des condamnations.
La réunion de lundi revêt ainsi une importance capitale quand à l’appréciation de l’Union Européenne (d’une manière particulière) et de la communauté internationale (d’une manière générale) de la situation à Madagascar. Une situation qui se détériore de jour en jour.