mardi 18 août 2009

Lettre ouverte aux médiateurs des accords de Maputo

Communiqué du collectif de GTT International
Lettre ouverte aux médiateurs des accords de Maputo


Nous nous réjouissons de la signature d’une charte ayant pour objectif la tenue d’une future consultation électorale transparente dans les plus brefs délais qui nous permettra de sortir de cette crise politique éprouvante pour le peuple malagasy.

« Tsy misy mafy tsy laitra ny zoto »

Nous remercions les médiateurs pour leurs actions et leurs engagements personnels pour garantir l’application des accords et des leaders de 4 mouvances d’avoir fait fi de leur fierté et de leur orgueil.

«Ny olo-bodo no tsy miady fa izay to-fo mpamosavy »

Nous saluons les décisions de toutes les mouvances de mettre en avant l’intérêt supérieur de la nation par la réconciliation.

« Ramalina aza mifehy hazo tokana »

Nous constatons, en fin de la première semaine, des difficultés rencontrées dans l’application des accords, à savoir :

La poursuite par les politiques et une frange de l’armée, de leurs actes nocifs tels que la terreur, la barbarie sur le peuple malagasy ainsi que les actions de désinformations pour influencer les futures décisions qui seront discutées à la prochaine réunion de Maputo II et notamment concernant la présidence de la Transition.

Le non respect de la libération immédiate des détenus politiques par l’autorité de transition,conformément à l’accord no2 (article 2) et l’accord no 3 (article 1).

Les chantages subis par les détenus politiques et qui violent les droits fondamentaux de l’être humain, notamment la liberté d’expression.

La manipulation des médias publiques en véhiculant volontairement une fausse interprétation des accords ne peut qu’irriter l’état d’esprit, se finalisant encore une fois aux troubles.

Pour que la réconciliation nationale soit effective, nous demandons :

La libération immédiate et sans conditions des otages conformément aux accords no 2 et no 3;

La garantie de l’application stricte des accords et le respect des droits fondamentaux par les médiateurs;

La neutralité de celui qui aura la responsabilité de la présidence de la Transition non impliqué dans le coup d’Etat;
Que les médias jouent leur vrai rôle d’informer avec objectivité sans aucune influence politique ;
Des sanctions sans réserve pour la non application des accords;
Que la sécurité de tous soit garantie, facteur de stabilité et du retour au calme. Il est important de signaler que dans l’état d’esprit de tous ses concitoyens, seul le retour du Président Marc RAVALOMANANA à Madagascar permettra de croire à cette réalisation.

L’aide d’une Force d’Interposition Internationale indispensable sans équivoque devra être évoquée lors de Maputo 2.

« Tongotra mby an-dakana, tsy afaka miverina intsony ».

L’aboutissement des accords de Maputo correspond non seulement à la Charte des Nations Unies mais aussi à une finalité logique de toutes les mouvances. Il appartient à chacun de prendre toutes ses responsabilités en âme et conscience.

GTT international

Calcul Sordide (17 Aout 2009)

Ihanta Randriamandranto, leader du mouvement des femmes légalistes a été libérée lundi. D’après Rakotoamboa Jean Noel, président du parti TEZA et membre de la mouvance Ravalomanana, madame Randriamandranto a quitté la prison des femmes de Manjakandriana lundi tard dans la soirée.

Arrêtée le 29 avril avec le Premier Ministre Manandafy Rakotonirina et quelques militaires, Ihanta Randriamandranto a été détenue à Manjakandriana après son déferrement au parquet le 01 mai 2009. Elle aura été ainsi détenue plus de trois mois. Mais Ihanta Randriamandranto n’est que remise en liberté provisoire. Une liberté que ne conçoit pas la mouvance Ravalomanana.
La mouvance Rajoelina est en train d’interpréter à son gré les accords de Maputo ont fustigé les Rakotoamboa et Fetison Rakoto Andrianirina. Dans les accords de Maputo, il n’a jamais été question d’une liberté provisoire mais d’une liberté immédiate et la cessation des poursuites en cours des détenus politiques. Que chacune des mouvances respectent les accords qui ont été signés ont appelé les membres de la mouvance Ravalomanana.

Par ailleurs, pour obtenir cette liberté provisoire, Ihanta Randriamandranto a du signer une lettre d’engagement. « La liberté de ces personnes ne doit pas être conditionnée ». Ihanta Randriamandranto n’est pas la seule à qui il a été demandé de faire cette lettre d’engagement, cela fut le cas pour le député Raharinaivo et trois autres personnes, qui, après signature ont été libérés vendredi. Manandafy Rakotonirina, encore sous résidence surveillé à Mantasoa, si il veut aussi obtenir une liberté provisoire, devra aussi signer pareille lettre. Une condition qu’il n’a pas accepté jusqu’à maintenant.

Rakotoamboa Jean Noel voit des manœuvres infâmes derrière ces libérations sous conditions.

Maputo II devra s’ouvrir d’ici quelques jours, l’exécution des accords de Maputo I y sera sans nul doute abordée. Par la libération de ces détenus, la mouvance Rajoelina pourra prétendre qu’elle a exécuté les accords. D’après des opinions qui s’élèvent au niveau des partisans de la légalité, ce qui se passe actuellement est un chantage politique. Les détenus sont pris en otage. Ils sont libéré physiquement mais pas vis-à-vis du tribunal, une façon de les tenir sous la coupe de ceux qui détiennent « le pouvoir » (la force). Des partisans de la légalité de se demander ce qui pourrait se passer après Maputo II si celui – ci n’est pas à l’image de celui réclamé par la mouvance Rajoelina.

Maputo II abordera la question sur la « répartition des places » au niveau des institutions de la transition. Les partisans de la mouvance Rajoelina, ont émis plusieurs « réclamations » dont entre autres : Rajoelina devra être le Président et Monja Roindefo le Premier Ministre de la transition. Vendredi, au cours d’une émission interview sur la chaîne nationale, Rajoelina lui-même a suggéré qu’il est déjà celui qui préside la transition. Rajoelina de déclarer que selon la lecture du communiqué du GIC la désignation du Président de la transition n’est pas consensuelle, lui de poursuivre qu’il est impensable qu’il ne soit pas celui qui dirigera la transition. Pour le GIC pourtant, personne n’a encore été désignée Président de la transition, (et dans la charte, la place pour écrire le nom du Président de la transition est encore vide) Edem Kodjo l’a confirmé au cours d’une visite éclaire la semaine dernière. La mouvance Rajoelina d’ajouter d’autres « griefs » sur la répartition des places, selon les quels la mouvance doit être majoritaire dans la transition, que les membres actuels de la HAT soient tous maintenus….

Maputo II réserve ainsi de grandes surprises au vu de l’après Maputo I. Du côté de la mouvance Ravalomanana, une lettre a déjà été envoyée au GIC sur le non respect des accords de Maputo. Concernant les détenus politiques, outre Manandafy Rakotonirina, il faut noter que plusieurs autres personnes affiliées à la manifestation légaliste sont encore détenus par la HAT dont les quatre parlementaires de Vakinankaratra et des militaires.
 
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