L'opposant malgache Andry Rajoelina, qui réclame la démission du président Marc Ravalomanana, a échoué lundi à installer "ses" ministres dans les bâtiments des ministères à Antananarivo, où des échauffourées entre ses partisans et les forces de l'ordre ont éclaté.
Le centre-ville d'Antananarivo était paralysé lundi par des échauffourées violentes entre plusieurs milliers de partisans du maire destitué d'Antananarivo Andry Rajoelina, surnommé TGV pour son caractère fonceur, et les forces de l'ordre, a constaté un journaliste de l'AFP.
Des manifestants ont jeté des pierres sur les forces de sécurité qui ont répliqué par des tirs de sommation en l'air pour disperser la foule, à proximité de la place du 13-Mai, haut lieu de la contestation malgache et lieu de rendez-vous de l'opposition depuis le début de la crise fin janvier.
La centaine de membres des forces de l'ordre a ensuite dû se replier dans une caserne située à proximité, a constaté l'AFP.
Ces manifestants exprimaient leur mécontentement après qu'une délégation de "ministres" nommés par le camp de M. Rajoelina eut renoncé à se rendre et à commencer à travailler dans les ministères du gouvernement actuel, après avoir trouvé portes closes au ministère des Sports et de la Culture.
La délégation de responsables du camp Rajoelina a ensuite quitté les lieux en laissant les manifestants en colère face aux forces de sécurité.
Environ 10.000 partisans de M. Rajoelina s'étaient rassemblés plus tôt lundi sur la place du 13-Mai avec pour intention affichée d'organiser des sit-in devant des ministères de la capitale, malgré les mises en garde du pouvoir.
Peu avant et face aux risques de débordement, Andry Rajoelina, 34 ans, avait demandé publiquement à la foule de ne pas tenter de se rendre devant les ministères, mais la foule en colère a visiblement refusé d'obtempérer.
Ce lundi, Monja Roindefo, nommé "Premier ministre de la transition" par M. Rajoelina, a nommé deux autres "ministres", portant à 12 le nombre de "ministres" censés aux yeux de l'opposition remplacer le gouvernement actuel.
M. Rajoelina avait demandé ces derniers jours à "ses" ministres de se rendre lundi dans les ministères du gouvernement Ravalomanana pour y travailler.
Des négociations entre les deux camps avaient été entamées la semaine dernière pour trouver une issue à la crise qui oppose les deux hommes.
Mais dans un entretien au quotidien français Le Monde paraissant lundi, M. Rajoelina a déclaré que ces discussions étaient "terminées" en raison du refus de M. Ravalomanana de démissionner.
"Les discussions sont terminées, car une de nos conditions est la démission du président, mais il ne veut pas partir", affirme M. Rajoelina, ajoutant qu'il refusait de négocier avec quelqu'un qui a "du sang sur les mains".
Il a également assuré bénéficier du soutien de la majeure partie de l'armée. "L'armée n'a plus confiance, 80% est avec moi, je ne parle pas des généraux, pour eux il y a aussi l'appel de l'argent", affirme-t-il.
Une centaine de personnes sont mortes à Madagascar depuis le 26 janvier dans les violences qui ont émaillé le conflit entre les deux hommes, dont 28 abattues le 7 février par la garde présidentielle qui avait tiré sans sommation sur une foule de partisans de M. Rajoelina.
AFP
Discours du président Ravalomanana
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[image: vih 09 120430 Tafa mivantana nataon'ny PRM]
Il y a 12 ans