mardi 26 mai 2009
Discussions en bataille (25 MAI 2009)
Les discussions de lundi ont par ailleurs vu la participation inattendue et non désirée de représentants des ex – prisonniers politiques. Le Général Andrianafidisoa, Pety Rakotoniaina et Voninahitsy Jean Eugène étaient arrivés les premiers à l’Hôtel où se déroulait la rencontre. Ceux – ci étaient venus pour discuter de leur amnistie d’après les informations recueillies, une amnistie promise par la HAT mais non exécutée jusqu’à maintenant. Après une rencontre avec les représentants du Groupe de Contact, Le Général Andrianafidisoa a quitté les lieux furieux tandis que ces deux amis sont entrés sans invitation dans la salle de rencontre.
Les représentants de l’Amiral Didier Ratsiraka n’ont pas été présents à la rencontre de lundi. D’après ce qui est ressorti, les discussions vont se poursuivre mardi dans l’après – midi.
Les légalistes déterminés (25 MAI 2009)
Brèves du Lundi 25 Mai 2009
- Des assises militaires seront organisé le 27 et le 28 mai prochain. Au centre des discussions : les conditions de vie des militaires, le respect de la hiérarchie militaire et l’ordre sociale.
- Le Ministre de la Défense Nationale de la HAT a répondu à l’Amiral Didier Ratsiraka. Selon lui, l’amiral peu donner son avis personnel mais la vie du pays ne peut pas attendre le retour des exilés. Une remarque lancée suite à la demande de Didier Ratsiraka de dissoudre le Conseil Militaire de la Défense. Cette structure restera en place a lancé le Ministre de la HAT
- Le fils de l’ancien Ambassadeur Vola Dieu Donné a été libéré ce jour.
Madagascar : Comment on en est arrivé là !
Autodidacte, il transforme une petite entreprise familiale en un groupe industriel de dimension nationale : Tiko. C'est donc un homme fortuné qui se lance en politique en 1999 à la conquête de la capitale Tananarive et cela rassure. Devenu maire, il incarne une relève et l'espoir face à un président Ratsiraka vieillissant à la tête du pays presque sans interruption depuis 1976. Avec lui, Tana change d'image, se développe et se dote de nouvelles infrastructures. Aux élections présidentielles de 2001, il s'oppose avec courage à Ratsiraka qui brigue un 5ième mandat et c'est à l'issue d'un mouvement populaire, d'une longue crise politique et d'une médiation internationale, qu'il accède à la magistrature suprême en 2002. Le premier mandat est marqué par l'ouverture aux investisseurs étrangers, une croissance économique, des travaux routiers, des infrastructures, et de nombreux déplacements qui font connaître Madagascar au monde. C'est cette image que va retenir la communauté internationale.
Mais déjà Ra8 comme l'appellent les malgaches, exerce une emprise sur l'économie. Son second mandat le coupe de la population « d'en bas . On lui reproche de se réserver ou à ses proches des monopoles dans le domaine des produits de première nécessité notamment l'huile et le riz, mais aussi la girofle, le poivre, les papeteries et le bois de rose, cette essence forestière si rare. On proteste : pourquoi les concurrents sont-ils évincés à coup de contrôles administratifs ou d'importations à bas prix, pourquoi ne voit on que deux eaux de source, qu'une marque de produits laitiers, pourquoi n'y aurait il qu'un seul circuit de distribution dans tel domaine, qu'un seul importateur dans tel autre, pour quelle raison certaines entreprises sont elles exonérées d'impôt et pas d'autres, sur quelle base se fait le choix des investisseurs étrangers ? les shoprite, rio tinto, tetrapack ? Au total se dégage l'impression d'un pays en coupe réglée, d'une relation biaisée entre la chose publique et l'intérêt privé et d'un gouvernement injuste. Une impression qui devient réalité lorsque la presse se met à tenir un registre précis des dérives, "Assidu", et surtout "madagate" ...
Si les malgaches se résignent ce n'est pas seulement qu'ils admettent, comme étant inévitable, la "gourmandise" d'une minorité, c'est surtout parce que la préoccupation d'une grande partie de la population, c'est le riz quotidien !
Trois évènements vont cependant entraîner la réaction de l'opinion.
C'est tout d'abord la victoire contre le candidat officiel, aux élections municipales de Tananarive d'un entrepreneur revenu au pays, Andry Rajoelina, animé d'une volonté farouche lorsque le gouvernement diligente des enquêtes fiscales contre l'entreprise familiale d'affichage et de mobilier urbain Domapub, afin que des concurrents puissent faire main basse sur un nouveau marché prometteur.
Pour stopper l'ascension de celui qui va devenir le principal opposant du régime, le gouvernement met Tananarive sous la tutelle financière de l'Etat, la prive d'une partie de ses dotations : une erreur politique que les tananariviens ne pardonneront jamais et qui renforce la popularité d'Andry Rajoelina le plus jeune maire du monde francophone.
Le deuxième événement est révélé par le Financial Times en 2008. C'est le projet de cession d'une parcelle considérable : 1.300.000 hectares de terres domaniales au groupe coréen Daewo. Si le projet peut se justifier au regard du développement économique, ce qui choque les malgaches, c'est le secret de la prise de décision et la transgression d'un tabou : la terre des ancêtres est considérée depuis des temps immémoriaux comme un héritage sacré et inaliénable. Il s'agit d'un des fondements de la culture de Madagascar défini par l'article 3 de la constitution "Le territoire National est inaliénable". Le gouvernement a franchi une nouvelle fois une ligne rouge.
Enfin, l'affaire inachevée du deuxième Boeing présidentiel est un véritable électrochoc. Au moment où les prix du riz augmentent, le président acquiert pour la somme de 80 millions de dollars un deuxième appareil que les malgaches appellent avec dérision « Air Force One Bis ». Alerté, le Fonds Monétaire International qui soutient l'économie de Madagascar demande officiellement en 2008 des explications sur l'origine des fonds déboursés et sur les procédures budgétaires engagées pour son acquisition. Il n'obtiendra pas de réponse. Stationné sur l'aéroport international d'Ivato, l'appareil est en attente d'un nouvel acquéreur.
En quelques années, l'équilibre de la société malgache est rompu : le contraste entre la prospérité des uns et les privations des autres est trop fort. Il laisse peu de place à l'espoir d'une vie meilleure. Le pouvoir en est jugé responsable.Très vite, au début de l'année la parole est à la rue : une nouvelle révolution « orange » éclate. Andry Rajoelina, le maire de Tana prend la tête d'un soulèvement populaire mais le mouvement déborde avec des émeutes de la faim, des pillages et des morts. Il aboutit au départ de Marc Ravalomanana le 17 mars 2009 et à l'instauration de la HAT : le gouvernement de transition.
Désormais, le temps joue pour le nouveau gouvernement. A Tana, des manifestations pacifiques et des concerts rappellent certes l'existence de l'ancien président. Celui ci, confiant en son étoile, souhaite encore revenir, mais il faut se rendre à l'évidence : une nouvelle époque a déjà commencé.
La rédaction, presse@newspress.fr
Communiqué de TIM-Europe, 25 mai 2009
Le message des manifestants ne peut plus être ignoré par la communauté internationale. « Any amin'i Dada ny la clé » ou encore « la clé de la crise est entre les mains du président élu Ravalomanana » a été clamé haut et fort par des centaines de milliers de manifestants qui se sont réunis encore tout le week end, notamment à Antananarivo et Antsirabe.
Fatigué des pseudo-dialogues, trop souvent morts-nés, organisés à la hâte par les émissaires de l'ONU et de l'UA, la population appelle le retour du président élu Ravalomanana, une condition sinéquanone pour le dénouement de cette crise.
Par ailleurs, la communauté internationale ne peut pas laisser impunément Rajoelina et consorts montrer leurs mépris des droits fondamentaux. Les violations se multiplient. Samedi dernier, les mutins et milices de Rajoelina ont encore tiré sur les manifestants d'Antsirabe faisant une vingtaine de blessés graves dont une personne de 70 ans qui est toujours dans le coma.
Depuis plus de 2 mois, la population manifeste quotidiennement par centaine de milliers dans toute l'île contre un régime de terreur instauré par la violence. Si la plupart des pays a fermement condamné le coup d'Etat, ce n'est pas suffisant!
Les « négociations » sous l'égide des médiateurs internationaux résultent ENCORE sur une propositionINACCEPTABLE qui vise à entériner l'institution de la transition et IGNORE toujours totalement les préalables demandés depuis le 17 mars, à savoir:
- la libération des otages sans condition,
- la sécurisation des personnes, biens et personnalités,
- le retour du Président Marc Ravalomanana: lui seul est à même de représenter les « légalistes » pour mener les négociations.
Pour être reconnus et valables, les médiateurs nommés doivent démontrer leur neutralité en écoutant les requêtes des « légalistes » et non seulement celles exprimée par la violence des armes et les influences impérialistes !
Rappelons que la position très partisane de M.Dramé, émissaire de l'ONU a déjà scandalisé plus d'une fois les parties prenantes à ces dialogues. La rencontre qu'il a organisé le 17 mars avait fini en prise d'otages et tortures de plusieurs personnalités dont le pasteur Rasendrahasina et à l'intimidation de l'Ambassadeur des Etats Unis.
De son côté, l’Union Européenne a donné 150 jours de sursis "pour réaliser un programme de sortie de crise" à la suite des quels l’Union se prononcera sur d'éventuelles sanctions. La suspension de l’aide pourra intervenir au cas où les résultats ne satisfont pas l’Union. Le représentant souhaite la participation de tous les acteurs, dont Marc Ravalomanana.
La position de l'UE est claire. Le TIM Europe se félicite qu'elle reconnaisse la nature illégale de l'autorité en place. Par contre, nous refusons d'accepter de donner 150 jours de sursis à un régime instauré dans la violence et perpétuant jour après jour des actes de terrorisme.
Nous demandons à l'UE de suspendre dès maintenant le financement de tous les projets. Les Malgaches ne reconnaitront en aucun cas tout accord ou encaissement reçu par les « autorités de transition ». Rappelons que les Etats Unis ont déjà pris une décision similaire la semaine dernière. La population Malgache attend de l'UE une position similaire et une décision qui rejettent catégoriquement le terrorisme déployé par Rajoelina et consorts.
Communiqué de la Mouvance Ravalomanana
Les représentants de la Mouvance Ravalomanana émettent une totale réserve concernant la Déclaration conjointe UA-SADC-OIF-UN, relative aux négociations multilatérales visant à établir une transition neutre, pacifique et consensuelle à Madagascar, et publiée auprès des médias nationaux et internationaux ainsi que sur des journaux en ligne.
En effet, ces négociations avec les différentes mouvances, tenues du mercredi 20 mai au vendredi 22 mai 2009 à Antananarivo sous l’égide des médiateurs internationaux de l’Union Africaine (UA), de la Communauté de développement de l’Afrique Australe (SADC), de
l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et de l’Organisation des Nations Unies (ONU), n’ont pas encore abouti.
Nous précisons que :
- d’une part, des conditions fondamentales notamment le retour du Président RAVALOMANANA au pouvoir et la libération du Premier Ministre MANANDAFY ainsi que d’autres militants légalistes arrêtés par la « Haute Autorité de la Transition » n’ont pas encore obtenu de suite,
- et d’autre part, les principes mentionnés au paragraphe 6 du communiqué de la Réunion Consultative sur la situation à Madagascar du 30 Avril 2009 à Addis-Abéba ont été escamotés dans la future Charte de la Transition, à savoir le respect de la Constitution quant à l’intégrité des institutions républicaines et le respect des instruments pertinents de l’UA et des engagements internationaux de Madagascar quant à l’application de l’article 25 de la Charte Africaine de la Démocratie, des élections et de la Gouvernance, concernant les sanctions en cas de changement anticonstitutionnel de gouvernement,
- dans son septième paragraphe, le même communiqué stipule que l’Envoyé spécial de l’UA doit collaborer étroitement avec les représentants de la Communauté Internationale à Antananarivo, au lieu de n’avoir autour de la table des négociations que quatre personnes qui ne représentent pas le corps diplomatique et consulaire résidant à Madagascar,
- le cas de l’organe anti-démocratique dénommé CNME et celui du Conseil Militaire pour la Défense Nationale n’ont pas été suffisamment abordés pour en dégager un réel consensus alors que le problème reste entier,
- la sécurité de la mise en place et du fonctionnement des institutions prévues par le futur accord politique inclusif et consensuel ainsi que la préservation de l’intégrité physique des acteurs politiques telle que stipulée dans les dispositions du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, n’ont pas été encore garanties,
Et enfin, la confidentialité s’impose à tous les participants sans discrimination et rien ne sera publié sans leur accord unanime.
Fait à Antananarivo, le 23 mai 2009
Inutile de discuter avec eux (23 MAI 2009)
Des représentants du Président participent depuis mercredi aux rencontres sous la médiation du groupe International de contact. Un compte rendu de ces rencontres a été effectué par le député Yves Aimé samedi, le peu qu’il a pu révéler. Le député d’expliquer qu’aucun des représentants ne peut signer quoi que ce soit au nom du Président. Tout doit être décidé avec l’accord des légalistes et le consentement du Président.
Durant le rassemblement de samedi, les légalistes ont pointé du doigt les manœuvres d’intimidation de la HAT. Selon le député Zafilahy, une manifestation tenue à Antsirabe a été réprimée par la force.
Ratsiraka : Rajoelina est un dictateur (23 MAI 2009)
Par ailleurs, l’ancien Président accuse le président de la HAT de prendre des décisions à fait caractérisant un dictateur. Il s’agit de la décision de Rajoelina de mettre en place un Conseil de Défense Nationale. Cette décision ne devait pas encore être prise selon Ratsiraka parce qu’il n’y avait pas encore d’accord là-dessus.
Les négociations au point mort (23 MAI 2009)
72 Heures pour libérer les légalistes (22 Mai 2009)
Alain Andriamiseza a déclaré vendredi que tous les légalistes devront être libérés.
Evariste Ramanantsoavina était apparu au Magro et a déclaré qu’il ne faut toujours dire la vérité. Il s’est tourné vers ses confrères journalistes pour dire qu’il y toujours une façon pour relayer la vérité, une déclaration en rapport aux menaces et peurs qui pèsent sur les journalistes actuellement.
Vendredi, les légalistes ont fait le serment de poursuivre leur mouvement jusqu’à satisfaction de leur revendication : le retour de la légalité avec le retour du Président Ravalomanana.
Des efforts de part et d’autres (22 Mai 2009)
La HAT participerait dans cette nouvelle transition mais sous une forme réduite et sa dénomination pourrait bien changer, il y aurait également une Présidence de la République. Mais rien n’est encore décidé même la question sur le retour du Président Ravalomanana ou son statut dans cette transition. Rappelons que les légalistes avaient posé dans les conditions préalables avant toute négociation le retour du Président et la libération des légalistes encore en prison. Selon le représentant de l’OIF le débat est encore en cours et il y a encore des efforts à faire de part et d’autres.
Pour une charte d’impartialité (21 MAI 2009)
Outre les rencontres avec le GCI, les deux parties prenantes à la crise ont rencontré les membres de la société civile où elles ont chacune posé leurs conditions sur la conduite des négociations. D’après les informations, une charte d’impartialité et d’intolérance aurait été proposée par les parties.
« Prions pour le pays » (21 MAI 2009)
Les employés de MANA n’acceptent pas la reprise des activités (21 MAI 2009)
Selon les employés de la société, ce qui se passe actuellement est du vol, aucun accord n’a été fait avec les responsables du groupe TIKO, propriétaire de la société, pour cette reprise des activités. Les employés ont déclaré qu’ils vont poursuivre en justice ceux qui ont donné l’ordre de reprendre les activités et ceux qui ont mis en exécution cet ordre. Rappelons que la société a été fermée par la HAT sous le motif qu’elle n’a pas payé ses taxes. Le prix de la farine a augmenté considérablement dans le pays depuis.