vendredi 7 août 2009

Maputo : comportement déplorable (07 Aout 2009)

Si les chefs de file des mouvances Ravalomanana, Ratsiraka et Albert Zafy ont démontré jusqu’ici leur volonté de poursuivre le dialogue pour dénouer la situation à Madagascar, le comportement de Rajoelina ne reflète pas le même état d’esprit. Ce chef de file de la HAT avait mis fin aux rencontres jeudi, a accepté de les reprendre vendredi matin, a de nouveau claqué la porte vendredi dans la soirée avant de retourner de nouveau sur la table des négociations.

Vendredi, les rencontres ont repris au niveau du centre de conférence international Joachim Chissano. Le chef de la médiation a d’abord rencontré un à un les chefs de file. Des entretiens privés ont également eu lieu d’après les informations entre Zafy Albert et Rajoelina,, Zafy Albert et le Président Ravalomanana. La réunion entre les quatre têtes de mouvance n’a commencé que vers 16h30 (heure de Maputo), un contre temps dû à la préparation de Rajoelina qui peaufinait avec sa délégation une proposition à mettre sur la table. La discussion continuait sur l’amnistie et le retour de Ravalomanana d’après les informations qui ont circulé. Jusqu’ici, rien d’officiel n’est encore sorti des rencontres.

Mercredi, les chefs de file avaient annoncé leur détermination à trouver une solution à la situation par le dialogue et à leur départ du sol malagasy, chacune des mouvances avaient manifesté leur volonté de faire des concessions pour le bien et l’intérêt de la nation. Le comportement de la mouvance Rajoelina jusqu’ici reflète pourtant une persistance à exiger et à imposer sans concession son point de vue. Le consensus est loin d’être trouvé.

Constant Raveloson : Déshonore pour l’uniforme et les galons (07 Aout 2009)

Jean Constant RAVELOSON, ce 07 août 2009

Lettre ouverte, A NOS MILITAIRES



Vous avez choisi d'être soldats, gendarmes, policiers:
Dans notre simplisme vous êtes tous "militaires". Ensemble vous êtes "l'armée".

A vous, militaires je m'adresse pour les soucis qui me rongent. Surtout que ceux qui sont devenus vos chefs auraient fait entendre leur volonté pour le gouvernement de notre pays. Certains d'entre vous se sont aussi exprimés.

Un pays civilisé est un pays affranchi de l'obscurantisme, de la tyrannie barbare de la violence brute. Les pays et nations civilisés se gouvernent par consensus politique. Les institutions se basent sur cette entente.

Le commandement suprême de l'armée civilisee se justifie par ce consensus politique. La fidélité aux institutions que le consensus politique a fondées pour gouverner la nation, la défense de ces institutions sont l'honneur et la fierté d'une armée civilisée, la mission de "cornes, protection du cou".

Suis-je dans le faux? Corrigez-moi.

"Pour la Patrie" nous, concitoyens vous confions les armes puissantes. Nous citoyens consentons par nos efforts à vous soutenir, à vous former et à vous équiper pour être de vraies "cornes, protection du cou". Car notre espoir est d'avoir une armée civilisée.

Les concitoyens c'est nous autres civils comme ma personne, comme vos frères et soeurs, vos cadets, fils et filles à vous militaires. Malgré ce que nous endurons notre voeu est que la jeunesse et les générations qui viendront retrouvent le respect sans peur de vos uniformes et de vos galons.

C'est pourquoi je demande à être rassuré.

Assurez-moi donc que j'ai mal entendu et que mes pensées m'ont trompé et qu'il n'a pu émaner de chefs qui vos commandent ni de responsables de la Défense – que l'histoire nous en préserve- une menace de s'insurger contre un éventuel consensus "pour la patrie" à Maputo et qui dévierait de certaines de leurs éxigences.

Car si par malheur c'était vrai nous serions revenus aux temps obscurs et barbares où l'on gouverne par le canon du fusil. Mais vous êtes une armée civilisée et non des mercenaires. L'imposition de force de la volonté aux compatriotes est un déshonneur pour l'uniforme et les galons. A fortiori la désobéissance militaire contre un consensus établi "pour la patrie".

Ce serait l'enlisement dans une spirale infernale de coups armés. Que serions-nous devant la jeunesse civile comme militaire si jamais vous ne pouvez me détromper. Rassurez-moi que j'ai mal entendu.

Que suis-je, moi, civil pour en parler? Dès le 19ème siècle les chefs militaires confirmés comme vous ont conclu que l'issue définitive ne se gagne pas par les fusils et les canons mais par le consensus légitime de la nation. Autrement c'est le bourbier. Les chefs passent, les concitoyens restent. Voyez Mandela. L'histoire qui nous juge c'est la jeunesse et les générations futures.

Je vous écris comme civil sous menace de violence militaire. Un général m'a précédé qui a subi luimême et ses proches les périls des armes mal domestiquées. Des sous-officiers auraient déjà parlé aussi. Puissions-nous avoir tort d'alerter mais dites-le nous.

Je m'adresse à votre sagesse. Je me soumets avec reconnaissance à vos rectifications.

Maputo – Exigence pas Consensus ? (6 Aout 2009)

Le gouvernement en place actuellement à Madagascar n’est pas reconnu par la communauté internationale, il faut revenir à l’ordre constitutionnel a déclaré Joachim Chissano au cours d’une rencontre éclaire avec la presse jeudi. Les quatre chefs de file des mouvances sont entrés dans les débats de fond mercredi au cours de rencontres organisées à huit clos avec le groupe international de contact. Au cœur des débats, l’amnistie. Peu d’information ont filtré mais de celles qui parvenaient aux oreilles des journalistes, les questions abordées portaient sur l’amnistie. Les quatre chefs de file s’entendent sur l’affaire 2002 mais pour les évènements 2009 la mouvance Rajoelina persiste, elle n’accepte pas le retour du Président Ravalomanana. La question demeure entière, qu’est ce que Rajoelina et les membres (et partisans) de la HAT craignent dans le retour du Président dans le pays ?

Une hypothèse a été mainte fois avancée par les légalistes sur la place de la démocratie durant les rassemblements qu’ils tiennent. Marc Ravalomanana est le président élu démocratiquement et pour les légalistes, il sera réélu à la prochaine élection. La HAT (ses membres) craint de perdre la face et surtout le pouvoir.

Si par le plus heureux des hasards, la charte (qui définirait un partage de pouvoir donc tiendrait compte du retour du Président Ravalomanana) est signée à Maputo, la HAT a déjà ses jokers, les forces militaires et policières qui la soutiennent et ses membres les plus fervents qui ont déclaré qu’ils s’opposeraient à toute charte qui ne reflèterait pas les aspirations de la « population ».

De quelle population s’agit – il ? s’est interrogé jeudi Jean Marc du MFM, un représentant des dirigeants du mouvement légaliste. La HAT et ses « sbires » justifient toujours ce qu’ils font en déclarant que c’est la volonté de la population. Des sous officiers ont fait signer sous les armes au Ministre de la défense Nationale une lette de démission, un Colonel s’est autoproclamé Chef de l’Etat major, ce n’était pas la volonté de la population a poursuivi Jean Marc. Pour les légalistes, Ravalomanana reviendra au pays.

Les débats de Maputo sont prévus se poursuivre jusqu’à samedi, le consensus est loin d’être trouvé. La mouvance Rajoelina veut imposer la charte discutée à l’hôtel Panorama dernièrement, charte qui maintient la HAT et tous ses membres au niveau des institutions qui seront créés d’après cette même charte.



 
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