Le 22 juillet prochain, se trouvera peut-être à Addis-Abeba une solution à la crise politique malgache. Sous l’égide de l’Union Africaine et avec la médiation du GIC, les représentants des principales mouvances impliquées à cette négociation, se mettront autour d’une table et discuter des modalités d’un consensus attendu vainement depuis trois mois. Cette délocalisation géographique confirme implicitement les réticences émises quant à la sérénité des négociations qui se sont déroulées à Antananarivo, puisque les représentants de la mouvance Ravalomanana devaient faire l’objet de pressions et autres intimidations. Il était surprenant de constater le soutien des pays étrangers impliqués dans cette crise, à vouloir maintenir ces négociations, étant entendu qu’ils sont au courant des menaces que la Hat faisait peser sur les délégations des autres mouvances. Personne n’est dupe dans ce jeu de poker menteur, que seuls au final les malgaches auraient été les perdants comme d’habitude. Il faut comprendre maintenant, que la solution ne pourra venir que de nous-mêmes. D’ailleurs, c’est ce que certains diplomates étrangers feignent de dire à chaque fois qu’on leur pose la question…la solution, c’est aux malgaches de la trouver ! Chiche. Laissez-nous entre nous alors et surtout restez à distance égale de chaque mouvance !!!
Il faut aujourd’hui se rendre à l’évidence sur l’incapacité de cette Hat à conduire les affaires du pays. On serait même tenté de dire que ce n’est pas de leur faute, puisqu’ils ne sont pas qualifiés pour cela. Seulement, ce serait trop facile d’occulter les conditions dans lesquelles ils se sont emparés du pouvoir. C’est trop facile aussi aujourd’hui d’agir au nom du peuple alors qu’il n’a jamais été consulté. C’est trop facile aussi de rejeter la responsabilité sur les autres quand on n’a pas le niveau pour représenter son pays et c’est tellement difficile de reconnaitre qu’on s’est trompé de vocation. Prendre le pouvoir par la force, tout le monde pourrait le faire si on lui en donne les moyens, conduire les affaires d’un pays est plus compliqué que de faire bouger des gens sur une piste de danse…
En attendant, les malgaches doivent faire face à un quotidien qui ressemble à une descente aux enfers : une inflation galopante, une insalubrité rampante de la ville d’Antananarivo due à un environnement urbain dénué de tout entretien, et surtout ce sentiment d’insécurité qui règne comme dans une cité sans état. Sans compter les dégâts sociaux causés par les dizaines de milliers d’emplois perdus et qui ont mis dans un dénuement total au moins autant de familles entières.
Le propos ici n’est pas de jouer aux oiseaux de mauvais augure, seulement quand ce macabre tableau se rajoute à la dislocation du corps social, à l’effritement de ce sentiment de vouloir vivre ensemble qui constitue le socle d’un état-nation, il est temps de sonner l’alerte, car c’est notre identité de malgache qui est menacée : cela suffit que nous malgaches soyons toujours les victimes d’intrigues qui ne servent que des intérêts occultes, ressaisissons-nous, remettons-nous en cause sur des opinions qui nous ont entrainés à commettre du tort à nos propres compatriotes au profit d’une puissance extérieure, regardons-nous en face et essayons de restaurer ce lien si spécifique qui nous a toujours uni qui est la solidarité, commençons à cultiver en nous ce sentiment de patriotisme qui a existé chez nos aînés, qui ont défendu notre pays. Malgaches de tous pays, ressaisissons-nous, unissons nos forces !! Ce devoir de solidarité est indispensable comme il est incontournable, l’obligation de ne taire ni oublier les préjudices subis par les victimes de cette crise.
Toutes les forces actives du pays doivent se joindre à cet appel, quel que soit le niveau de leurs actions, c’est un devoir moral voire une obligation sacrée de prendre conscience que notre pays doit revenir à la raison. La raison, c’est le respect de la loi. Refusons l’arbitraire, une passivité ou une absence de réaction contre la dictature équivaudrait à la négation de notre propre existence.
Cet appel doit être relayé partout et doit constituer une chaîne de solidarité entre nous MALGACHES !! C’est un appel qui est lancé à l’endroit de ceux qui peuvent être des porte-voix dans leurs domaines d’activités et brandir haut et fort le flambeau de notre identité : la solution à nos problèmes, c’est nous-mêmes qui devons la trouver !!
Cet appel est aussi adressé à l’armée malgache et à tous ceux qui forment les corps de maintien de l’ordre. Restaurez votre honneur en rejoignant l’ordre légal, vous devez protéger le peuple et le peuple doit être avec vous. Cessez d’être l’instrument d’une minorité assoiffée de pouvoir.
Cet appel va aussi vers les partis politiques ainsi que les associations, les syndicats quels qu’ils soient : il est temps de se ressaisir, le rôle que chacun de nous peut jouer est important : sensibilisons les gens autour de nous à prendre conscience de la nécessité pour un pays de respecter les droits humains et l’état de droit.
Cet appel s’adresse nécessairement au Collectif Gtt qui au profit de cette crise a su rassembler la diaspora malgache et porter haut le drapeau de la légalité et le retour à l’ordre constitutionnel. Prenez vos responsabilités et soyez à la hauteur des enjeux qui vont déterminer l’avenir de notre pays, soyez fidèles à ce que vous êtes, audacieux, ouverts et intraitables sur les valeurs que vous défendez.
Malgaches de tous pays, UNISSONS-NOUS !!!
Hiakan’ny Fandresena
GTT - GASY TIA TANINDRAZANA