vendredi 20 mars 2009

La communauté internationale dénonce le "coup d'Etat" de Rajoelina à Madagascar

Jusqu'à aujourd'hui, Andry Rajoelina n'avait qu'une hâte : asseoir son pouvoir à Madagascar. Mais la communauté internationale ne l'entend pas de cette oreille : l'Union africaine a suspendu Madagascar de ses instances, Washington, l'UE et la France dénoncent un coup d'Etat et préparent des sanctions.

Dès le lendemain de la démission forcée de son prédécesseur Marc Ravalomanana, mardi 17 mars, Andry Rajoelina, qui a annoncé des élections d'ici à deux ans, a tenté d'installer son pouvoir et de faire disparaître les institutions du pays. Il a dissous l'Assemblée nationale et le Sénat pour les remplacer par une "Haute Autorité pour la transition" et un "Conseil pour le redressement économique et social". L'enjeu pour celui que les Malgaches surnomment TGV est de rendre incontestable sa position à la tête de l'île. Sitôt après un premier conseil des ministres, jeudi, il a déclaré que la question de la reconnaissance de son pouvoir par la communauté internationale ne se posait plus : "La question n'est plus la reconnaissance, mais la façon dont nous allons diriger la transition."

MESURES DE RÉTORSION

Mais les instances africaines comme la Communauté pour le développement de l'Afrique australe (SADC) et l'Union africaine (UA) contestent fermement cette vision des choses. Vendredi, le Conseil de paix et de sécurité de l'UA a jugé cette prise de pouvoir non conforme à la constitution malgache et a suspendu Madagascar de ses instances. L'Union européenne et Washington ont qualifié de "coup d'Etat" l'arrivée au pouvoir d'Andry Rajoelina. Même déclaration de la part de Nicolas Sarkozy vendredi : "Il y a beaucoup de choses à dire sur l'ancien président mais j'observe qu'il est renversé sans aucune élection. J'observe que la première décision c'est la suppression du Parlement, ce qui n'est quand même pas un signe extrêmement positif (...). Bien sûr c'est ça, un coup d'Etat."

Washington a indiqué suspendre son aide non-humanitaire à Madagascar. Certains personnels diplomatiques américains ont déjà quitté l'île. L'Union africaine a dit réfléchir à de possibles sanctions "pour s'assurer que le pays retourne à la normale". L'Union européenne de son côté n'a pas encore décidé d'une éventuelle suspension de ses aides mais a annoncé qu'elle agirait de la même manière que lors du coup d'Etat mauritanien en août. L'UE avait alors suspendu toutes ses aides au pays avant de reprendre les discussions avec les nouvelles autorités. "Pour le moment, nous allons adopter une approche prudente, nous allons voir comment les choses évoluent", a déclaré le chef de la diplomatie tchèque, Karel Schwarzenberg, dont le pays préside l'UE. Jeudi, Andry Rajoelina a rencontré Jean-Marc Châtaigner, ambassadeur de France dans l'île. Paris a annoncé qu'elle poursuivrait son aide à Madagascar, même si le délai annoncé par Antananarivo pour la tenue de nouvelles élections lui paraît trop long.

AFP ET REUTERS

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