samedi 4 avril 2009

Impact News - Andry Rajoelina accuse l’île Maurice

Le président de la Haute Autorité de Transition (HAT) malgache, Andry Rajoelina, vient d’accuser le Mauricien Prega Ramsamy d’avoir aidé le président déchu Marc Ravalomanana à s’enfuir au Swaziland. Il accuse aussi la société mauricienne Mopirove d’avoir causé des manques à gagner importants aux dépens de la Savonnerie Tropicale, société dont il est proche. Mopirove commercialise le savon ‘Citron Plus’ sur le territoire malgache.

Cette déclaration arrive au lendemain de la décision de la SADC (Southern African Development Community), de suspendre Madagascar. La SADC a aussi annoncé qu’elle peut prendre d’autres mesures à l’encontre de la Grande île. Parmi ces mesures, les partisans de la transition craignent beaucoup l’intervention militaire de la brigade de la SADC.

C’est dans une déclaration publique à Ambohitsorohitra, où se trouve le palais présidentiel, qu’Andry Rajoelina a accusé la SADC d’être « en combine avec Marc Ravalomanana. »

C’est à la même réunion rapportée par la presse malgache qu’Andry Rajoelina aurait accusé l’ex-secrétaire général de la SADC (le Mauricien Prega Ramsamy) d’avoir aidé l’ancien chef de l’Etat à s’enfuir au Swaziland.

Prega Ramsamy, selon la presse malgache, patron de l’EDBM (Economic Development Board of Madagascar), depuis Octobre 2006 est considéré comme proche de l’ancien président malgache.

L’EDBM a pour but la promotion de Madagascar comme terre d’investissements. L’EDBM assiste à la création d’entreprises, délivre un certain d’autorisations/licences (tourisme, conformité environnementale) et assiste les expatriés dans l’obtention de visa de longs séjours et de baux de longue durée.

Prega Ramsamy avait monté avec succès la même structure à l’île Maurice avant d’être choisi par le président Ravalomanana pour diriger l’EDBM.

Tout de suite après le coup d’Etat, Andry Rajoelina avait déclaré « officiellement la mort du Groupe TIKO » - groupe alimentaire de l’ancien président, qui avait la haute main exclusive sur la fabrication et l’importation de plusieurs produits de première nécessité tels que le riz, l’huile, les produits laitiers.

Dans une déclaration publique à Fianarantsoa, capitale de la province du même nom, située dans le sud-est de l’île, Andry Rajoelina a affirmé que la majorité des opérateurs malgaches ne sont pas encore en mesure d’entrer en concurrence avec les opérateurs des pays membres de la SADC.

D’où sa décision de se retirer de la SADC (dont le pays a été expulsé quelques jours auparavant) après une « concertation avec les opérateurs économiques malgaches».

Andry Rajoelina dit protéger ainsi les industries malgaches. Parmi ces industries, il y a la Savonnerie Tropicale. Qui dit Savonnerie Tropicale dit Nadine Ramaroson, l’alliée politique d’Andry Rajoelina, prétendante au poste de ministre de la Population. La Savonnerie Tropicale a le plus souffert de l’entrée des produits mauriciens à Madagascar sous l’administration Ravalomanana.

Au fait, le marché du savon était depuis longtemps l’apanage de la Savonnerie Tropicale. Mais son règne s’est affaibli depuis quelques années face aux coups de boutoir de la concurrence.

Détenant encore la majorité du marché, Nosy et Madio ont régressé face à Citron Plus, produit par l’entreprise mauricienne Mopirove Export Limited. Citron Plus a été introduit sur le marché malgache depuis l’an 2000.

Mopirove bénéficie d’un certificat d’origine COI (Commission de l’Océan Indien) et jouit des avantages fiscaux y afférents, dont la réduction de 100% sur les droits de douane et sur la taxe d’importation. Son prix est alors extra-compétitif par rapport au savon de ménage produit localement.

Selon la convention Commission de l’Océan Indien, le traitement préférentiel consiste à une réduction de 100% des droits et taxes douaniers en faveur des marchandises entrant dans la catégorie des pays originaires.

Sont qualifiées de produits originaires, les marchandises dont les éléments de fabrication ne doivent contenir aucun élément ayant été importé d’un pays hors de la zone libre. Selon les détracteurs de Mopirove, tel n’était pas le cas pour le « Citron Plus », étant donné, allèguent-ils, que les produits utilisés par la société auraient été importés de la Malaisie. Une situation qui a conduit à un litige entre la société mauricienne et la Savonnerie Tropicale.

Depuis l’année 2005, des actions ont été engagées pour résoudre ces différends, mais en vain. Un dépôt de requêtes a été réalisé auprès du conseil de la COI, mais ce dernier a transféré le dossier au Comesa, faute d’organe de règlement de litige.

Un mémoire ampliatif a été envoyé par le cabinet Madagascar Conseil International au ministère des Affaires étrangères pour être transmis au Comesa, en appui à la requête initiale en mars 2007.

Andry Rajoelina, qui dit jouir du soutien des industries malgaches, n’est toujours pas reconnu par la communauté internationale comme le chef d’Etat de la Grande île.

Communiqué de la SADC sur Madagascar

« Le Sommet extraordinaire a suspendu avec effet immédiat Madagascar de toutes les institutions et organes de la Communauté jusqu'au retour du pays à la normalité constitutionnelle.

Le Sommet extraordinaire a exhorté l'ancien maire d'Antananarivo, M. Andry Rajoelina, à évacuer d'urgence la présidence, ce qui ouvrira ainsi la voie au rétablissement inconditionnel dans ses fonctions du Président Ravalomanana.

Le Sommet extraordinaire a souligné que, en cas de non-conformité à ces décisions, la SADC envisagera, en collaboration avec l'Union africaine et l'ONU, le recours à d'autres options afin de rétablir la normalité constitutionnelle. »

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