mercredi 8 juillet 2009

TGV en panne à Bruxelles "Les propositions et les engagements de la partie malgache restent dans un cadre non constitutionnel, ne présentant pas de p

"Les propositions et les engagements de la partie malgache restent dans un cadre non constitutionnel, ne présentant pas de perspectives crédibles pour un retour à l’ordre constitutionnel". Cette déclaration de la Commission européenne, le lundi 6 juillet dernier, est le gros grain de sable qui a fait hoqueter et caler le moteur du TGV malgache qui roulait à bride abattue vers le retour à l’ordre constitutionnel de l’État malgache. Andry Rajoelina n’a pas pu convaincre les argentiers de l’Europe, de réchauffer l’aide financière à Madagascar qu’ils ont gelée.

Au grand dam de l’ex-maire de Tananarivo, le rondelet gâteau de 630 millions d’euros est resté au fond des caisses congelées de Bruxelles. Il est à croire qu’il ne s’est pas conduit comme un enfant sage pour mériter cette friandise. En effet, Rajoelina a essayé de démontrer que son pays était revenu à l’ordre constitutionnel, en précisant, entres autres, que la passation de pouvoir du 18 mars 2009 entre lui et Ravalomanana s’était déroulée conformément aux règles juridiques et que la Haute autorité de transition (HAT) avait l’onction du droit.

Ce qui n’a sans doute pas convaincu, puisque le directeur général au développement à la Commission européenne, Stefano Manservisi, a déclaré que la Commission avait affaire à "un pouvoir putschiste qui n’a pas de légalité". De plus, a-t-il ajouté, les propositions de Rajoelina ont plutôt fait faire des pas en arrière car le référendum qu’il veut organiser en septembre pour réviser la Constitution ne va pas être "préparé sereinement dans un contexte élargi" et sera contraire à l’exercice d’une "transition neutre, indépendante et inclusive" que le Groupe de contact international avait agréée.

Tous ces mots qui jouent à cache-cache veulent simplement dire que le fait que Rajoelina veuille peloter les formes et bouleverser le fond de la Constitution malgache afin de rajeunir l’accès à la chaise présidentielle pour pouvoir s’y installer, ne séduit pas les bailleurs de la Communauté européenne. La perspective est si déplaisante que la coopération avec la Grande Ile est suspendue. Néanmoins, sont maintenus l’aide humanitaire et les projets qui profitent directement aux poches de la population. Quant aux poches de la HAT, "on va continuer à discuter", a dit Manservisi. Maintenant, quelle sera l’attitude de Rajoelina ?

Va-t-il décrocher quelques wagons de son TGV trop encombrants et trop larges pour passer à travers le tunnel de la bénédiction légale et financière de la Communauté internationale ? Ou va-t-il redémarrer en trombe et passer par-dessus pour atteindre la gare de la présidence, quitte à faire maigrir le peuple malgache d’anémie en lui arrachant cette perfusion internationale ? Ablassé Ouédraogo, le médiateur de l’Union africaine, peut s’attendre à pousser facilement des cheveux blancs dans la facilitation de cette affaire, car rien n’est plus usant que de trouver des remèdes à cette drôle de maladie, devenue une pandémie en Afrique, qu’on nomme "la soif du pouvoir".

© Le Pays : Abdou ZOURE
http://www.camer.be/index1.php?art=6227
Paru le 08-07-2009 16:38:24

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