jeudi 3 septembre 2009

Sortie de crise : de la rigueur face à l’absolutisme (03 Septembre 2009)

La mouvance Rajoelina a brillé par son absence durant la rencontre de jeudi matin au Carlton. Ny Hasina Andriamanjato est venu mais est reparti quelques minutes après. D’après ses explications, il a été dépêché par la mouvance pour s’excuser auprès des trois mouvances que sa mouvance ne pouvait assister à la rencontre au Carlton parce qu’il y a une réunion « importante » organisée par Rajoelina et la HAT ainsi que les forces de changement et que la mouvance Rajoelina appelle les trois mouvances pour un autre entretien jeudi après – midi. (La rencontre au Carlton de jeudi est prévue depuis mardi et la mouvance Rajoelina a été prévenue de cette réunion.)

Insolence ou affront, l’attitude de la mouvance et surtout de Rajoelina a désappointé le professeur Zafy Albert. Pour le professeur, c’est la preuve que la mouvance esquive la recherche de solution consensuelle. Zafy Albert de noter que Rajoelina n’accepte pas la transition consensuelle parce qu’il se dit déjà chef de transition.

Il fut clair jeudi que les trois mouvances étaient décidées à prendre des dispositions malgré l’entêtement de la mouvance Rajoelina de vouloir s’imposer. Les débats de jeudi matin ont abouti à un consensus entre elles pour dénouer la situation.

Les mouvances Zafy, Ravalomanana et Ratsiraka vont proposer aux médiateurs vendredi une solution militaire pour les postes objets de blocage dans la transition (Président, vice – président et premier ministre de la transition). « Après la réunion d’hier, d’aujourd’hui et le débat que nous avons fait ce matin, nous sommes arrivés à la conclusion suivante : il appartient maintenant aux militaires de prendre leur responsabilité, pour nous c’est la seule solution ». Selon les explications de Zafy Albert, s’il ne peut être trouvée de solution dans les rencontres et les débats des civils, la solution se trouve au niveau des militaires. Des déclarations ont été faites par des militaires selon lesquelles ils ne font pas de politique, qu’ils étaient neutres et aussi qu’ils allaient prendre leur responsabilité si les civils n’arrivent pas à s’entendre.

Actuellement, la situation est dans l’impasse, il n’y a plus de solution aussi la prise de responsabilité des militaires est la solution que nous avons trouvé a poursuivi Zafy Albert.

Reste à certifier de l’impartialité des militaires qui seront mis en place au niveau des trois postes clés de la transition.

En effet, malgré les différentes déclarations émises par les militaires sur leur neutralité et leur a-politisation, des mouvements tendancieux de (une partie de) militaires ont été observés dans le pays, des militaires ont manifesté ouvertement leur penchant pour Rajoelina. Il faut aussi se rappeler des évènements de mars dernier quand des militaires ont pris part au coup d’Etat, quand des militaires ont donné un pouvoir (qu’ils n’avaient pas et qu’ils refusaient) à Rajoelina et que jusqu’à maintenant, des têtes brulées de l’armée continuent à brandir kalachs et poings face à la libre expression.

De son côté, Rajoelina n’a pas encore dévoilé sa proposition pour les médiateurs pour vendredi. Mais il apparaît plus qu’évident que cette proposition n’est pas différente de celle que sa mouvance a jusqu’alors exigé. Jeudi, Rajoelina a réuni ses adeptes à Iavoloha aucours de laquelle réunion l’égo et l’appétit de la HAT ont été aiguisés.

Deux propositions au moins arriveront donc au niveau des médiateurs vendredi. Comment les médiateurs vont confronter les propositions ? Comment une proposition sera jugée plus consensuelle qu’une autre (l’unanimité d’un consensus ne pouvant être acquises vue l’entêtement d’une des mouvances) ? Y aura – t – il une proposition qui sera retenue et comment sera – t- elle avancée aux mouvances pour validation ?...la méthode des médiateurs pour consulter les propositions est inconnue à l’heure actuelle.

Par ailleurs, il reste à savoir quelle mesure sera prise pour sortir le pays de la crise si aucune des propositions n’arrive à dénouer la situation ? La communauté internationale a condamné le coup d’Etat, et la population malagasy sera condamnée (avec les auteurs du coup d’Etat) quand les sanctions vont tomber. Mais « une simple condamnation » permettra – t – elle de mettre enfin un terme au coup d’Etat et d’en déloger les auteurs?

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