mercredi 18 février 2009

Faute de plate-forme de discussion la présence des médias internationaux offre une opportunité aux partenaires techniques et financiers pour relancer

Les bailleurs de fonds font durer la crise pour faire valoir leur point de vue

La coordination des partenaires techniques et financiers fait encore défaut à Madagascar. Le secrétariat technique permanent de coordination des aides n’a pas encore son secrétaire permanent jusqu’à ce jour. Le staff technique est recruté appuyé par l’assistance technique étrangère. La plateforme de gestion de l’aide de Gateway foundation est en place pour exploiter les données sur l’aide publique au développement mais il n’y pas de responsable de la coordination proprement dit.

Les partenaires techniques et financiers, en accord avec la déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide, ont augmenté leur aide budgétaire. L’Allemagne fait partie des derniers pays ayant rejoint ceux qui font de l’aide budgétaire. Mais en contrepartie les partenaires techniques et financiers requièrent qu’il y ait un vrai dialogue avec le Gouvernement sur les choix politiques qui sont traduits en loi de finance. Cette plateforme n’est pas effective même s’il est prévu que le Gouvernement se réunit au moins deux fois dans l’année avec les partenaires techniques et financiers.

Ces mêmes partenaires techniques et financiers ont utilisé les médias locaux pour partager leurs préoccupations en décembre 2008. Il n’y a pas eu de réactions, en tout cas de débats publiques, au moins au niveau des institutions censées réagir à d’éventuelles mauvaises gouvernances. Les médias internationaux ont tout de suite pris le relais des partenaires techniques et financiers pour transmettre ses préoccupations.

La question qui se pose est quand est ce qu’on aura un vrai débat sur les choix politiques du Gouvernement ? Dans certain secteur comme l’environnement, la consultation publique fait déjà partie des procédures d’études d’impacts. Mais là encore, une autre question se pose : est ce que chaque citoyen est conscient de la nécessité d’y participer ? Le fonctionnement de nos institutions telles que l’Assemblée national ou le Sénat permet-il de mener ce type de consultations et débats. Quelle autre plateforme s’offre aux partenaires techniques et financiers pour partager ses préoccupations en matière d’aide au développement.

A la fin de la troisième semaine de la crise les bailleurs de fonds appellent encore au dialogue tout en prêchant pour la légalité et la constitution alors que l’ancien maire a déjà largement franchi la ligne de l’illégalité et l’anti constitutionnalité. De quel dialogue s’agit-il ? Entre Andry Rajoelina et Ravalomanana ou entre Ravalomanana et la franche de la population mécontente. Officiellement. Il est évident que le régime actuel ne procède pas. On est tenté de croire qu’ils fassent pression pour faire durer la crise jusqu’à ce que le régime actuel réponde à leur plaidoyer.

Conclusion :
Toujours plaider pour un dialogue n’est plus une position neutre au stade actuel de la crise. C’est plutôt vouloir tirer parti de la situation pour revendiquer :
- l’église pour reprendre sa position de conseiller dans une société malgache de tradition de droit d’ainesse
- les bailleurs de fonds pour l’ingérence dans la gestion des finances publiques au nom du soi disant orthodoxie financière ou de la transparence ou de la bonne gouvernance
- l’OUA pour ne pas entacher la préparation de l’OUA

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