lundi 2 février 2009

L’Express - Le maire d'Antananarivo défie l'autorité du président

Par Reuters, publié le 31/01/2009 à 16:19

ANTANANARIVO - Au terme d'une semaine d'émeutes qui ont fait une centaine de morts, selon l'ambassadeur des États-Unis, le chef de l'opposition malgache a affirmé devant des milliers de manifestants qu'il assumait désormais le pouvoir.

Le jeune maire d'Antananarivo, Andry Rajoelina, 34 ans, a lancé un mouvement de protestation après la fermeture de sa station de radio privée par le président Marc Ravalomanana qu'il accuse d'abus de pouvoir et d'atteinte à la démocratie.

"Jusqu'à la mise en place d'un gouvernement de transition, c'est moi qui donne les ordres pour la gestion des affaires nationales à tous les ministères", a proclamé Rajoelina devant une foule de partisans en liesse.

"J'informe les forces de sécurité que, dorénavant, c'est de moi que vous recevrez les ordres".

Les observateurs estiment que le président, âgé de 59 ans, aura fort à faire pour contrer la popularité croissante de Rajoelina.

"Madagascar est un pays profondément divisé. Ravalomanana devra faire des concessions importantes pour survivre à tout ceci. Le bilan humain est lourd et la population est très remontée", relève Patrick Smith, rédacteur en chef d'Africa Confidential.

De grandes compagnies étrangères, notamment Rio Tinto et Sherritt International ont investi massivement dans l'île pour exploiter son pétrole et ses minerais - nickel, cobalt, bauxite et ilménite.

Les entreprises ont maintenu leurs rideaux baissés et les banques sont restées fermées de crainte de scènes de violence semblables à celles de lundi, lorsque des partisans de l'opposition ont incendié des bâtiments abritant des médias publics et ont pillé des magasins dans la capitale.

La police malgache faisait état jeudi d'un bilan de 44 morts, pour la plupart dans l'incendie d'un grand magasin de vêtements qui a été pris d'assaut par des pillards.

La compagnie Kenya Airways a fait savoir qu'elle avait suspendu ses vols à destination d'Antananarivo en raison de la dégradation des conditions de sécurité.

"Nous sommes ici pour réclamer un retour à la démocratie et un meilleur respect des droits de l'homme", expliquait samedi Tila Ralvaralarivo en agitant un drapeau orange, la couleur du mouvement d'opposition.

Avec Njuwa Maina, version française Nicole Dupont

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

 
http://www.nivapas.com Annuaire
nivapas