samedi 2 mai 2009

Madagascar : Communiqué du Groupe International de Contact sur la situation


  1. À l’initiative du Président de la Commission de l’Union africaine (UA), M. Jean Ping, et en conformité avec les décisions pertinentes du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA, la première réunion de consultation du Groupe International de Contact sur Madagascar s’est tenue à Addis-Abeba, le 30 avril 2009. En plus de l’UA, cette réunion a rassemblé les organisations et pays suivants: Marché commun d’Afrique orientale et australe (COMESA), l’Union européenne (UE), Commission de l’océan Indien (COI), Organisation internationale de la Francophonie (OIF); Southern African Development Community (SADC), représenté par SE Honorable M. Lufto Dlamini, ministre des Affaires étrangères du Royaume du Swaziland, le Président du Comité ministériel de la SADC sur la politique, la défense et la coopération en matière de sécurité et les Nations Unies. La Libye, l’actuel président de l’Union africaine, représentée par SE Dr Abdalla Alzubeidi, envoyé spécial du Président de l’Union, le Burundi, au nom du CPS de l’UA, et les membres africains et des membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies a également participé à la réunion. Le Groupe de contact a pour objectif de mieux coordonner les efforts de la communauté internationale à promouvoir le retour rapide à l’ordre constitutionnel à Madagascar.

  2. Les participants ont examiné l’évolution de la situation à Madagascar depuis le changement anticonstitutionnel qui a eu lieu dans ce pays le 17 Mars 2009. Ils ont rendu compte des décisions et déclarations émises par leurs organisations et pays respectifs sur la situation à Madagascar, et les initiatives prises pour le retour rapide à l’ordre constitutionnel à Madagascar. Dans ce contexte, l’Union africaine et les Envoyés spéciaux des Nations unies, à savoir M. Ablassé Ouedraogo et M. Tiébilé Dramé, respectivement, ont informé les participants de l’évolution de la situation et les initiatives prises par la communauté internationale sur le terrain. Le ministre des Affaires étrangères du Royaume du Swaziland, Président du Comité ministériel de la SADC sur la politique, la défense et la coopération en matière de sécurité, a informé le groupe sur sa décision sur la situation à Madagascar, adopté lors du Sommet extraordinaire des chefs d’État et de Gouvernement de la SADC, le 30 Mars 2009.

  3. Les participants ont souligné que le processus de la prise de pouvoir qui a eu lieu à Madagascar est en violation flagrante des dispositions de la Constitution malgache et que la décision de confier la fonction de Président de la République à M. Andry Rajoelina constitue un changement anticonstitutionnel du gouvernement. Ils ont fermement condamné ce changement anticonstitutionnel de gouvernement comme un sérieux revers dans le processus de démocratisation en cours sur le continent, ce qui renforce l’inquiétude au sujet de la recrudescence du fléau de coups d’Etat en Afrique, telle qu’elle est exprimée par la 12e session ordinaire de l’Assemblée de l’Union, tenue à Addis-Abeba du 1 er au 4 Février 2009.

  4. Les participants ont réaffirmé leur rejet du changement anticonstitutionnel de gouvernement qui a eu lieu à Madagascar, et, en conséquence, demandé à tous les membres de la communauté internationale à s’abstenir de toute action qui pourrait compliquer les efforts visant à rétablir l’ordre constitutionnel dans ce pays.

  5. Les participants ont souligné l’impératif d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel par le biais d’un processus consensuel impliquant tous les acteurs politiques malgaches et sur la base du respect des dispositions pertinentes de la Constitution, et ont réitéré leur engagement à travailler ensemble pour aider les parties malgaches à la réalisation de cet objectif.

  6. Les participants ont réaffirmé la volonté de leurs organisations respectives et les pays à soutenir le processus de rétablissement de l’ordre constitutionnel, sous l’égide de l’UA et sur la base des objectifs et principes suivants : un calendrier en vue d’élections libres, justes et transparentes, associant toutes les parties prenantes, dans le cadre d’un corps électoral neutre, y compris des représentants de tous les camps politiques, la participation de toutes les politiques et parties prenantes du pays, y compris le Président Marc Ravalomanana, ainsi que d’autres personnalités nationales, à la recherche d’une solution ; la promotion d’un consensus entre les parties malgaches, le respect de la Constitution de Madagascar, la conformité aux instruments pertinents de l’UA et les engagements internationaux de Madagascar. Les participants ont souligné les risques associés à toute initiative unilatérale de légitimer le changement anticonstitutionnel qui a eu lieu à Madagascar et urge les autorités de facto et les autres parties malgaches à placer les intérêts de Madagascar et de la recherche d’un consensus au-dessus de toutes les autres considérations.

  7. Dans ce contexte, il a été convenu que l’Envoyé spécial de l’Union africaine pour Madagascar, en collaboration avec des représentants de la communauté internationale à Antananarivo et à la lumière des discussions qui ont déjà commencé sous l’égide de l’UA et l’ONU, va prendre contact avec tous les parties malgaches pour se mettre d’accord avec eux sur les voies et moyens d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel fondé sur les principes mentionnés au paragraphe 6 ci-dessus. À cet égard, les participants ont convenu de mettre en place, une antenne opérationnelle du Groupe de contact sur Madagascar à Antananarivo, sous la présidence de l’Envoyé spécial du Président de la Commission de l’UA. Cette structure locale doit se réunir au moins une fois par semaine. À cet égard, la réunion a noté avec satisfaction l’intention de la SADC de nommer un Envoyé spécial pour Madagascar.

  8. Dans l’intervalle, les participants ont lancé un appel à toutes les parties malgaches à s’abstenir de toute action qui pourrait compliquer la recherche d’une solution. Ils ont fermement condamné les actes de violence et d’incitation à la violence à Madagascar, et souligné la nécessité pour les autorités de facto, y compris les forces de sécurité, à respecter scrupuleusement les libertés fondamentales et des droits de l’homme.

  9. Les participants ont exhorté la communauté internationale à fournir une aide humanitaire pour alléger les conditions de vie difficiles de la population de Madagascar, qui ont été aggravées par la situation politique actuelle.

  10. Les participants ont convenu de continuer à travailler ensemble sous l’égide de l’UA et en appui de ses efforts visant à promouvoir un règlement rapide de la crise et un retour à l’ordre constitutionnel à Madagascar. Ils ont convenu de tenir leur prochaine réunion à un lieu et moment à déterminer, sur les conseils de la branche opérationnelle du Groupe de contact à Antananarivo.

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