ANTANANARIVO (AFP) — Les partisans du maire destitué d'Antananarivo Andry Rajoelina ont repris leurs rassemblements jeudi, signe du retour au blocage politique à Madagascar après l'annonce par M. Rajoelina de la rupture des pourparlers avec le président Marc Ravalomanana.
Les forces de l'ordre ont dispersé jeudi à la mi-journée à Antananarivo environ 3.000 partisans de M. Rajoelina rassemblés près du stade municipal de Mahamasina, qui abrite les bureaux du maire de la capitale.
Plusieurs dizaines de policiers et gendarmes ont fait usage de grenades assourdissantes et de gaz lacrymogènes, à trois reprises, contre des partisans de l'opposant qui n'était pas encore arrivé sur les lieux, a constaté un correspondant de l'AFP.
Cette intervention des forces de l'ordre pourrait marquer un changement d'attitude des autorités malgaches qui jusqu'à présent avaient laissé se dérouler la quasi-totalité des rassemblements du maire devant le stade ou sur la place du 13-Mai, lieu historique de la contestation politique malgache.
Les forces de l'ordre n'étaient intervenues que pour empêcher la prise de ministères. La garde présidentielle, un corps distinct prenant ses ordres directement à la présidence, avait abattu le 7 février 28 manifestants qui marchaient sur les bureaux de la présidence dans la capitale.
Au total, une centaine de personnes sont mortes à Madagascar depuis le 26 janvier dans les violences qui ont émaillé ce conflit.
M. Rajoelina, 34 ans, avait annoncé mercredi soir la rupture des discussions avec le président Ravalomanana, absent mercredi d'un quatrième rendez-vous prévu entre les deux adversaires depuis le début mi-décembre de la crise politique ouverte.
"A partir de maintenant, moi qui dirige cette lutte, je ne participerai plus à ces négociations. Personnellement, je n'y trouve plus d'intérêt", avait déclaré à la presse M. Rajoelina, surnommé Andry "TGV" par ses partisans pour son caractère fonceur.
Le chef de l'Etat, qui se trouvait en province dans la journée, ne s'est pas rendu à ce quatrième rendez-vous, les trois autres ayant été infructueux de l'aveu même du président en exercice de l'influent Conseil chrétien des églises à Madagascar (FFKM), Mgr Odon Razanakolona, médiateur dans la crise.
"Durant les trois rencontres, rien n'a avancé. C'est le blocage total (...) Je me retire de la médiation. Les Nations unies nous avaient demandé de conduire la médiation. Je demande aux Nations unies de prendre les dispositions nécessaires", a commenté Mgr Razanakolona.
"C'est un peu l'impasse. On ne sait pas du tout où on va. L'archevêque (Razanakolona) s'est désisté. C'était la seule personnalité capable de se faire respecter" des deux camps, a estimé à l'AFP le constitutionnaliste Jean-Eric Rakotoharisoa.
Un conflit larvé entre MM. Ravalomanana et Rajoelina s'est transformé en crise ouverte mi-décembre, à la suite de la fermeture par les autorités de la télévision du maire.
Depuis, M. Rajoelina a multiplié les manifestations à Antananarivo et pris la tête d'une "Haute Autorité de transition" censée aux yeux de l'opposition remplacer le pouvoir en place. Il s'est également autoproclamé en charge des affaires du pays.
M. Rajoelina s'est fait le porte-voix des frustrations de nombreux Malgaches durement touchés par la hausse des prix. Il a également porté sur la place publique leur ressentiment contre M. Ravalomanana décrit comme coupé de la population et affairiste.
AFP
Discours du président Ravalomanana
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[image: vih 09 120430 Tafa mivantana nataon'ny PRM]
Il y a 12 ans
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