INTERVIEW - Jean-Loup Vivier est spécialiste de l'Afrique et auteur de «Madagascar sous Ravalomanana: La vie politique depuis 2001»...
Depuis le 24 janvier, Madagascar vit au rythme des manifestations et des violences (qui ont fait 68 morts jusqu'à présent). Le 31 janvier, le maire d'Antananarivo, Andry Rajoelina, s'est proclamé à la tête des affaires du pays. Et ce mardi, il a informé plusieurs milliers de partisans de son intention de proclamer samedi la liste de son «gouvernement» de transition.
Est-ce la première fois que Madagascar subit une telle crise politique?
Ce qui est frappant dans cette crise, c'est qu'il ne faut pas aller chercher plus loin que l'actuel président, Marc Ravalomanana, pour trouver le même type de conflit. Lors de la dernière élection présidentielle, Marc Ravalomanana a contesté les résultats qui ne le portaient pas gagnant et a lancé un appel aux forces de l'ordre et aux citoyens afin de s'emparer du pouvoir. Aujourd'hui, la situation est quasi similaire, sauf qu'il n'y a pas d'élections en cours. La difficulté pour Andry Rajoelina va être de fédérer les forces de la société civile autour de lui pour bénéficier d'un véritable soutien.
L'accession au pouvoir du maire d'Antatanarivo, Andry Rajoelina, est-elle souhaitable?
Disons que l'actuel président n'a tenu aucune de ses promesses, mais a profité du pouvoir dont il bénéficie pour s'enrichir et enrichir le secteur industriel laitier dans lequel il possède des entreprises. Si les deux hommes sont tous deux originaires de la même région, tous deux des hommes de pouvoir (l'un dans l'industrie laitière, l'autres dans la communication), il apparaît clairement que Rajoelina sera moins nocif pour le pays que l'actuel chef d'Etat.
Le conflit qui oppose le maire au Président semble être plus qu'une lutte politique. Quels sont leurs rapports?
Le maire de la capitale apparaît comme le seul opposant au pouvoir en place. Les opposants politiques à Ravalomanana sont soit morts, soit en prison ou en exil. Andry Rajoelina est donc le seul compétiteur face au Président. Mais cette volonté du maire de faire tomber Ravalomanana trouve également ses sources dans le harcèlement dont il a été victime de la par du pouvoir central. Ayant battu un candidat de Ravalomanana lors des élections municipales, Rajoelina a été victime de pressions comme le blocage du financement de projets qu'il souhaitait mettre en place dans la capitale.
Age
En l'état actuel de la constitution malgache, Andry Rajoelina ne peut pas être élu président. En effet, le maire d'Antananarivo est âgé de 34 ans, or l'article 46 de la constitution spécifie que pour être candidat à la présidence, il faut être âgé d'au moins 40 ans.
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Discours du président Ravalomanana
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[image: vih 09 120430 Tafa mivantana nataon'ny PRM]
Il y a 12 ans
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