dimanche 22 mars 2009

Vers une suspension de Madagascar de la Francophonie

Le Secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), M. Abdou Diouf, s'est ému des évènements survenus à Madagascar, marqués par l'éviction du président élu Marc Ravalomana et son remplacement par le maire d'Antanarivo, Andry Rajoelina.

Dans un communiqué publié samedi à Paris, M. Diouf estime que le processus qui a conduit à l’arrivée au pouvoir de Andry Rajoelina est entaché "d’illégalité et constitue une rupture de l’ordre constitutionnel".

Le Secrétaire général de l'OIF a demandé aux autorités malgaches "de fait", d’assurer la sécurité du président Marc Ravalomanana et de ses proches, ainsi que le respect des libertés fondamentales.

Il a annoncé la saisine "dans les meilleurs délais des instances compétentes de la Francophonie habilitées à prendre les mesures appropriées dans de telles circonstances".

Selon une jurisprudence constante, qui a été appliquée à la Guinée et à la Mauritanie, l’OIF prononce systématiquement la suspension de tout pays membre dans lequel l’alternance au pouvoir s’est produite par la voie non démocratique.

Dans des cas pareils, le Secrétaire général de l’OIF convoque une session extraordinaire du Conseil permanent de la Francophonie (CPF) pour prononcer la suspension du pays concerné jusqu’au rétablissement de l’ordre constitutionnel.

Selon l'ancien chef de l'Etat sénégalais, "la situation [à Madagascar] a été aggravée par la suspension de l’Assemblée nationale et du Sénat et le transfert des pouvoirs de ces deux institutions à une Haute Autorité de la Transition et à un Conseil de redressement économique et social".

Il a exhorté le nouveau pouvoir malgache à asseoir, par le dialogue et la concertation, une vie politique apaisée afin de permettre l’organisation dans les meilleurs délais d’élections libres transparentes et démocratiques.

L’Union africaine et la Communauté économique des Etats d’Afrique australe (SADC) ont annoncé la suspension de Madagascar de leurs rangs, estimant que l’éviction du président Marc Ravalomanana du pouvoir est un coup d’Etat.

Leur analyse est partagée par l’Union Européenne et les Etats-Unis qui ont annoncé la suspension de l'aide non humanitaire à Madagascar.

Panapress
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