Salve. Mais depuis jeudi, le ton a changé. L’Union européenne et Washington ont dénoncé un «coup d’Etat». Des termes repris, vendredi, par le président Nicolas Sarkozy à Bruxelles. Enfin, l’Union africaine a décidé de suspendre Madagascar jusqu’à nouvel ordre, jugeant le régime «anticonstitutionnel».
Cette salve de condamnations s’explique par les premières décisions annoncées par Rajoelina : il a suspendu le Parlement et évoqué la tenue de nouvelles élections sous «vingt-quatre mois». En attendant, une Haute autorité pour la transition dirigera le pays. Vendredi, des proches du nouvel homme fort se sont dits surpris par la fermeté de la communauté internationale. «Nous ne pensons pas que c’est un coup d’Etat. C’est l’expression directe de la démocratie, quand la démocratie représentative ne s’exprime pas à travers les institutions», a tenté d’expliquer le Premier ministre malgache de transition, Monja Roindefo.
Série noire. La communauté internationale se montre d’autant plus virulente que le coup de force de Madagascar s’inscrit dans une véritable série noire : en moins d’un an, le chef de l’Etat mauritanien a été déposé par des militaires ; en Guinée, de jeunes officiers ont pris le pouvoir à la mort du vieil autocrate, Lansana Conté ; et en Guinée-Bissau, le président, Nino Vieira, vient d’être assassiné. «Ces événements dramatiques se déroulent alors que l’Afrique souffre d’un gros problème de leadership», souffle un diplomate européen, faisant allusion à la récente nomination du colonel Kadhafi à la tête de l’Union africaine.
THOMAS HOFNUNG | http://www.liberation.fr/monde/0101556930-madagascar-finalement-c-etait-un-putsch
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