Le compte à rebours est lancé à Madagascar : l'armée a donné 72 heures aux forces politiques pour mettre un terme à la crise qui agite le pays. En l'absence de décision claire à l'issue de ces 72 heures, l'armée fera fonctionner les affaires du pays. "Nous promettons de ne prendre aucun parti pris et invitons les décideurs politiques, toutes les forces politiques, la société civile, et les représentants des diverses forces vives dans le pays, à se réunir immédiatement et à se mettre d'accord pour apporter une solution dans un délai de soixante-douze heures afin de faire sortir le pays de la crise", a déclaré le chef d'état-major de l'armée malgache.
Cette allocution du chef d'état-major est intervenue peu avant que le président malgache, Marc Ravalomanana, intervienne également sur la télévision nationale en reconnaissant "avoir fait des erreurs" et en se disant "prêt à écouter". Des assises nationales pour trouver une issue à la crise doivent se tenir de jeudi à samedi dans la capitale, Antananarivo. Le ministre de la défense malgache, le vice-amiral Mamy Ranaivoniarivo, a annoncé mardi sa démission devant la presse réunie à son ministère.
"TOUT EST MONTÉ DE TOUTES PIÈCES"
De son côté, le leader de l'opposition, Andry Rajoelina, qui avait trouvé refuge vendredi soir à la résidence de l'ambassadeur de France à Antananarivo, a fini par la quitter mardi matin. Plusieurs centaines de partisans du régime malgache avaient manifesté devant l'ambassade de France pour protester contre cette protection accordée par Paris.
Le porte-parole adjoint du Quai d'Orsay s'est refusé à donner plus d'indications sur le lieu où se trouvait l'opposant malgache. Une source diplomatique a indiqué à l'AFP que M. Rajoelina devait être transféré dans la journée de mardi de la résidence diplomatique française vers l'évêché de la capitale malgache. Le ministère des affaires étrangères a affirmé que la décision des Nations unies de placer M. Rajoelina sous la protection d'une mission diplomatique "avait reçu l'accord du président Ravalomanana".
Un des porte-parole de M. Rajoelina fait savoir mercredi que l'opposant boycottera les "assises nationales" de sortie de crise qui doivent commencer jeudi à Antananarivo. "C'est un refus catégorique", a-t-il déclaré en avançant trois raisons. En premier lieu, les partisans du maire destitué de la capitale considèrent que le Conseil des Eglises malgaches, médiateur dans le conflit, "n'est pas crédible pour organiser ce genre d'assises". Ensuite, "le climat n'est pas serein pour organiser une telle réunion" et enfin, "tout est monté de toutes pièces" dans ces assises, a jugé sans autre précision le porte-parole, réaffirmant que le président Marc Ravalomanana "devait quitter le pouvoir".
LEMONDE.FR avec AFP |Mis à jour le 11.03.09
Discours du président Ravalomanana
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[image: vih 09 120430 Tafa mivantana nataon'ny PRM]
Il y a 12 ans
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