vendredi 13 février 2009

Madagascar : qui se cache derrière Rajoelina ?

Que peuvent bien penser les Français des évènements qui se déroulent à Madagascar depuis une quinzaine de jours ? Ce n’est pas Le Monde (10 février 2009, p.7) qui leur permettra de comprendre les dessous de cette affaire. Heureusement, l’Internet fonctionne encore là-bas, et permet d’apprendre quels sont les ressorts de ce drame. Par Jean-Germain Salvan*.

Deux camps s’affrontent, essentiellement à Tananarive (nom traditionnel en France, Antananarivo en malgache) : celui du Président Marc Ravalomanana, élu démocratiquement il y a deux ans, et celui du maire de Tananarive, Andry Rajoelina, qui s’est autoproclamé « président d’une haute autorité de transition » début février, et qui a nommé un « Premier ministre », Monja Roindefo. Ce que ne dit pas le quotidien du soir, c’est qu’Andry Rajoelina est un « sous-marin » de Didier Ratsiraka, l’ancien président malgache, qui espère revenir au pouvoir à l’occasion de ce coup d’État, et qui subventionne largement les opposants à Marc Ravalomanana…

Le 7 février, Rajoelina incita ses partisans à marcher sur le palais présidentiel (Ambohitsorohitra) et à s’y installer : prudemment, Rajoelina et Roindefo restèrent derrière la foule qu’ils envoyèrent au massacre… Dans un pays où il importe de ne pas perdre la face, Marc Ravalomanana ne pouvait laisser envahir son palais, quel qu’en soit le prix.

L’ancien président Ratsiraka est cet officier malgache qui à partir de 1973, se constitua un électorat sur un projet mêlant socialisme et xénophobie, rejetant en particulier les Français, Chinois et Pakistanais qui menaient l’économie de l’île.

Après avoir pris le pouvoir en 1976, Ratsiraka transforma en deux ans un pays en plein développement, exportateur notamment de riz et de viande, en zone où régnait la famine, et où une partie de la population citadine dût survivre en fouillant les décharges d’immondices. Simultanément, il instaura une dictature, dont le peuple malgache ne parvint à se débarrasser qu’en 1993. On se demande ce que les dirigeants français trouvaient ou trouvent encore pour soutenir cet énergumène, qui reprit le pouvoir en 1997, le perdit en 2001 et s’enfuit en France en 2002.

*Général (2e section) J.-G. Salvan, 10 février 2009.

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