jeudi 29 janvier 2009

Réflexion

Ce l’on soupçonnait depuis quelques temps est maintenant avéré : Andry Rajoelina et ses alliés de l‘opposition fomentent un véritable coup d’Etat. Le Maire d’Antananarivo l’a dit clairement exprimé sur RFI hier. C’est une déclaration qui éclaire d’un jour nouveau la situation à Madagascar.
Cela explique les voltes face et la politique de surenchère qu’il a développé depuis. Aujourd’hui que ses émetteurs lui ont été rendus, que les jeunes arrêtés au plus chaud des scènes de pillages ont été libérés, il n’arrête pas de formuler de nouvelles exigences pour une éventuel dialogue si cela est encore possible avec quelqu’un qui a déclaré formellement qu’il mène un coup d’Etat.

C’est au nom de la défense de la démocratie qu’il a entrainé des milliers de citoyens dans son mouvement qu’il déclare non-violent. Les pillages et les morts démentent une telle déclaration de non violence. On ne sait dans quel traité sur la Démocratie figure le recours au coup d’Etat qui était l’objectif caché à la population et qui est maintenant révélé çà la face du monde.

Le Maire parle chaque fois en faisant référence « demande du peuple » On ne va pas entrer en polémique sur les chiffres même si l’on sait quelle est sa base électorale. Il faut toutefois rappeler qu’Antananarivo à elle seule c’est entre 1 ,5 et 2 millions d’habitants. Les gens qui ne disent rien ne sont – ils tous des partisans d’Andry Rajoelina, le principal acteur du coup d’Etat en cours.

Au nom de la démocratie, le Gouvernement a laissé la manifestation se dérouler. Maintenant que ce soit bien clair pour tout le monde : il s’agit donc de soutenir un coup d’Etat, le reste étant de la poudre aux yeux. Il faut aussi éviter le parallèle facile avec le mouvement 2002. En 2002 la crise est née de la contestation de résultats électoraux. En 2009, un mois de comédie ont suffi pour mettre à jour une tentative de coup d’Etat.

Après avoir été saigné à blanc par les pillages les mouvements alliés du Maire, Antananarivo a été déclaré ville morte. Antananarivo ne sera jamais morte quoiqu’il arrive. Antananarivo doit mettre à profit cette journée pour bien réfléchir s’il doit soutenir un coup d’Etat avec toutes les conséquences que cela entrainera sur le plan national comme international. En résumé : un recul de plusieurs années sur ce qui a été atteint même si tout n’a pas été parfait.
Antananarivo doit réfléchir sur le crédit que l’on peut donner aux promesses de programme de réajustement de la conduite des affaires nationales d’un politicien qui, sous couvert du mot démocratie fomentait un coup d’Etat. Un programme qui commence par un mensonge est-il crédible à terme ? Est-ce que la population se sent trompée aujourd’hui ou non ? Est-ce qu’elle est prête encore à suivre quelqu’un qui a commencé par les tromper de manière cynique ? Par exemple, à qui cèdera - t - il le pouvoir ensuite ?

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